Les habitudes peuvent ainsi conduire à privilégier une certaine facilité. Je le comprends, il est difficile de mener à bien de grands plans d’économies, et la tentation est forte de concentrer les coupes budgétaires sur ceux qui ne grognent pas. Mais, pour nous, une telle politique est inacceptable.
Souvent, les positions de Bercy vis-à-vis du ministère de la défense nous paraissent excessives. Elles sont d’autant plus alarmantes quand on constate que le ministre le plus sévère vis-à-vis de la politique de défense pourrait être, un jour ou l’autre, chargé d’élaborer les outils par lesquels ladite politique sera financée.
Vous l’aurez compris, il s’agit pour nous d’un grand sujet d’inquiétude.
Parallèlement, et en définitive, le Président de la République laisse penser que ce dispositif est, dans l’ensemble, incertain puisqu’il achève sa lettre ainsi : « Dans le cas où les efforts des services de l’État ne permettraient pas de dégager les ressources nécessaires, le Gouvernement prévoira de les compenser par l’ouverture au 1er janvier 2016 de crédits budgétaires supplémentaires ». En d’autres termes, les factures de 2015 seraient acquittées en 2016, et le report de charges augmenterait d’autant. Ces perspectives sont des plus préoccupantes. Pis, elles sont graves, dans la mesure où elles illustrent le manque de crédibilité qui nous affecte sur le plan financier. En repoussant sans cesse le financement des crédits budgétaires, nous perpétuons ce que d’autres ont appelé la « bosse » de la défense, qui, je le sais, ne date pas d’aujourd’hui.