Monsieur le président, monsieur le rapporteur spécial, madame, monsieur les rapporteurs pour avis, mesdames, messieurs les sénateurs, avant de répondre précisément aux questions qui m’ont été posées, je voudrais revenir brièvement sur les grands enjeux du budget que j’ai l’honneur de vous présenter.
Je l’ai affirmé à l’Assemblée nationale et je le réaffirme au Sénat : le projet de loi de finances pour 2015 est le symbole de la priorité que le Gouvernement accorde à la jeunesse, à nos enfants et à la réussite de chacun, quelle que soit sa condition sociale.
Pour réaliser cette ambition, l’éducation reste le meilleur levier. Ainsi, l’éducation nationale redeviendra en 2015 le tout premier poste budgétaire de l’État, devant la charge de la dette : 65 milliards d’euros seront investis pour les enfants de notre pays, soit plus de 1 milliard d’euros de plus qu’en 2014, ce qui représente une hausse de 2, 3 %.
Cet effort majeur mérite d’être souligné. En vérité, dans la situation économique délicate que nous connaissons, nous avons choisi de donner la priorité à l’éducation plus qu’à toute autre politique.
Je ne pourrai pas vous présenter de manière exhaustive les actions auxquelles cet effort budgétaire sera consacré, mais je tiens à mettre en valeur trois orientations.
En premier lieu, les créations de postes seront poursuivies, pour atteindre les 60 000 postes supplémentaires que nous nous sommes engagés à créer à l’horizon 2017, sur lesquels 54 000 bénéficieront à l’éducation nationale, 5 000 à l’enseignement supérieur et 1 000 à l’enseignement agricole. Ainsi, 10 421 postes nouveaux seront créés en 2015 au sein de mon ministère, et 140 au sein du ministère de l’agriculture au profit de l’enseignement technique agricole.
Le Gouvernement a fixé une priorité, dont vous êtes tous convenus de la nécessité : l’enseignement primaire, où se joue une part importante de l’avenir des enfants.
Toute tentative visant à réduire ces créations de postes ne serait tout simplement pas responsable et je vous avertis que le Gouvernement s’opposera aux amendements qui auront cet objet. Concrètement, c’est la réussite des enfants qui est en jeu !
Vous savez que la France n’arrive qu’en vingt-sixième position sur vingt-huit pays pour la capacité à lutter contre les inégalités sociales à l’école. Si nous voulons que notre système éducatif cesse de reproduire les inégalités sociales, nous devons lui donner les moyens de fonctionner. C’est pourquoi je vous invite à voter les crédits de la mission « Enseignement scolaire », et le projet de loi de finances dans son intégralité.
En deuxième lieu, ce budget permettra de renforcer le plan en faveur de l’éducation prioritaire, à laquelle nous avons décidé de consacrer plus de 350 millions d’euros supplémentaires. Ces moyens serviront à indemniser et à former davantage les enseignants en poste dans les établissements où se posent les difficultés sociales les plus graves. Ils permettront également aux enfants qui fréquentent ces établissements d’être accueillis plus jeunes et d’être encadrés par un plus grand nombre de professeurs.
Cet effort nous permettra d’offrir aux enfants des 1 082 réseaux d’éducation prioritaire les conditions de leur réussite.
En troisième lieu, nous continuerons d’aider les collectivités locales à assurer les activités périscolaires ; je sais, mesdames, messieurs les sénateurs, que c’est une question à laquelle vous êtes sensibles.
Ainsi, le Gouvernement a présenté un amendement qui vise à pérenniser les moyens d’accompagnement des communes et des intercommunalités pour la mise en œuvre des activités périscolaires. Cet amendement concrétise l’engagement pris par le Premier ministre, le 26 novembre dernier, lors du congrès des maires de France. Il s’agit de transformer le fonds d’amorçage pour la réforme des rythmes scolaires en un fonds de soutien aux communes pour la mise en place des activités périscolaires.
Je ne m’étendrai pas davantage sur le sujet, mais j’insiste sur l’importance de cet effort, dans un contexte budgétaire contraint. (M. Cédric Perrin s’exclame.) Cet effort manifeste à nouveau notre volonté de voir la réforme des rythmes scolaires réussir. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour remercier les collectivités locales de leur action dans ce domaine !