Tel est l’enjeu !
Il reste, évidemment, la question du budget. Bien sûr, je l’ai dit, on essaie de faire des efforts, sans remettre en cause la capacité à agir du ministère de l’agriculture. Certes, ce budget va encore baisser de 200 millions d’euros, pour arriver à 4, 7 milliards d’euros. Je rappelle toutefois qu’une compensation, à hauteur de 729 millions d’euros, est prévue : elle est liée au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi – CICE –, en réalité au pacte de responsabilité et de solidarité. Cette décision doit être considérée comme un élément structurant pour l’avenir.
Une part de l’effort de l’État en matière d’économies budgétaires se fait au bénéfice direct de l’activité économique, au travers d’une baisse globale des charges, y compris l’activité agricole. Ainsi, par un effet de transfert, l’effort de réduction de la dépense publique profite à l’agriculture, il ne faut jamais l’oublier. Si l’on réalise 200 millions d’économies sur le budget de l’agriculture, cette somme sert ensuite à financer une partie du pacte de responsabilité, qui correspond à 40 milliards d’euros d’engagements en faveur de l’économie. La filière agricole en bénéficie à hauteur de 729 millions d’euros.
La filière viticole recevra ainsi plus de 70 millions d’euros supplémentaires l’année prochaine, et la filière arboricole, plus de 50 millions d’euros.
Dans des secteurs rencontrant des difficultés, en particulier en Bretagne, les avances au titre du CICE et le CICE lui-même ont été des facteurs de maintien d’activité. Ils ont permis de redresser un certain nombre d’activités, en particulier l’abattage, et de retrouver des perspectives de développement pour demain.
Pour résumer, si 200 millions d’euros d’économies sont réalisés sur le budget de l’agriculture, 729 millions d’euros sont récupérés pour soutenir directement l’activité économique agricole, sur l’ensemble de l’effort effectué.
J’en viens aux grandes orientations budgétaires. Cela a été dit, elles sont conformes au débat que nous avons eu sur la loi d’avenir pour l’agriculture, c'est-à-dire conformes à une perspective de moyen et long terme d’organisation au travers de l’agroécologie, et je salue la verve dont Joël Labbé fait toujours preuve sur le sujet ! Je lui rappelle toutefois qu’on ne fera pas passer du jour au lendemain un modèle agricole conventionnel à un système agro-écologique. Il faut une transition, que nous devons organiser aujourd'hui. C’est cela qui est important !
Nous franchissons la première étape, le premier socle sur lequel nous nous appuierons ensuite en matière d’enseignement agricole, de recherche et de développement. La transition doit se faire au fur et à mesure : c’est un avantage pour la France, dans la mesure où la performance économique, environnementale et sociale constitue un atout en termes de capacités productives et de compétitivité.
Dans le cadre des choix effectués par le Président de la République en faveur de la jeunesse, nous avons eu le souci, dès le départ, de créer des postes dans l’enseignement agricole : près de 145 dans l’enseignement technique, 20 pour des aides à l’éducation et 20 autres dans la recherche.
Surtout, pour la première fois depuis dix ans, cela a été rappelé, nous avons créé des emplois– 60 postes – dans le domaine sanitaire et vétérinaire.