Pour répondre à M. Morisset, je rappelle que depuis 2012, Pôle emploi a bénéficié de 4 000 nouveaux CDI. Je ne me plaindrais pas de créations d'emplois supplémentaires mais je ne pense pas que cela soit possible dans le contexte budgétaire actuel. En qualité de directeur général, je dois réfléchir à la meilleure manière d'employer mes agents. Je pense que nous pouvons optimiser l'accueil des demandeurs d'emploi et réorienter des effectifs vers l'accompagnement.
Monsieur Savary, nous entretenons des relations partenariales avec les missions locales en signant avec elles des accords territoriaux. Je crois plus aux actions territoriales qu'aux actions régionales.
Il est trop tôt pour dresser le bilan des conventions signées avec les conseils généraux. Nous n'avons pas une approche administrative ; notre objectif commun doit être d'améliorer le taux de retour à l'emploi des personnes qui connaissent des difficultés sociales. Nous demandons de limiter les conventions dans le temps car nous bénéficions de financements du Fonds social européen (FSE) pour des durées limitées. Nous ne demandons pas d'appui aux conseils généraux pour financer des emplois.
Monsieur Watrin, la taille moyenne des portefeuilles des conseillers de Pôle emploi n'est pas un élément essentiel ; le nombre des demandeurs d'emploi affectés à un conseiller varie en fonction des modalités d'accompagnement. Les conseillers qui réalisent un accompagnement renforcé s'occupent de 70 demandeurs d'emploi au maximum. Ceux qui s'occupent du suivi des publics les plus autonomes ont des portefeuilles de 200 à 350 personnes. Entre les deux, les conseillers en charge de l'accompagnement guidé ont des portefeuilles de 100 à 150 personnes. Faire une moyenne générale n'a, à mes yeux, plus de sens. Près de 88 % des portefeuilles respectent ces fourchettes ; les écarts entre régions ne sont pas très importants. Nous avons affecté 547 emplois dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, où l'insuffisance des moyens était réelle.
Les appels téléphoniques sont gratuits lorsque vous êtes en relation avec un automate. En revanche, ils sont payants quand vous êtes en ligne avec un conseiller de Pôle emploi. En 2015, le nouveau règlement de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) nous permettra de refondre la tarification ; aujourd'hui, la grille tarifaire est incompréhensible puisqu'elle varie selon les opérateurs et les forfaits ! Pour l'instant, Pôle emploi facture le plus souvent 12 centimes chaque appel mais il verse plus d'argent à l'opérateur. Faut-il aller vers la gratuité ? Il en coûterait des millions qui ne financeraient pas d'autres actions, comme la formation.
Madame Doineau, les chômeurs de longue durée sont ma préoccupation première. Il faut privilégier la prévention et l'accompagnement en amont. Face aux chômeurs de longue durée, les outils à notre disposition, comme les contrats aidés et les périodes d'immersion, sont mobilisés. Je crois beaucoup à ce dernier dispositif qui permet aux personnes coupées du marché du travail depuis longtemps de se refaméliariser durant quelques mois le monde de l'entreprise. Nos relations avec les plans locaux pour l'insertion et l'emploi (Plie) sont très suivies, notamment pour les parcours de réinsertion.
Il existe un réseau européen des responsables des services publics de l'emploi. La confrontation de nos expériences est enrichissante : l'Allemagne et la Suède accompagnent très bien leurs demandeurs d'emplois et les Pays-Bas ont tout centré sur le numérique. Le 100 % web que nous avons développé intéresse beaucoup nos amis allemands.
Les maisons de l'emploi ont été créées par la loi Borloo alors que l'ANPE et les Assedic existaient encore. Pôle emploi aurait dû provoquer leur disparition mais cela n'a pas été le cas. Il faut éviter les doublons : les maisons de l'emploi n'ont pas vocation à accompagner les demandeurs d'emploi. Elles peuvent néanmoins apporter une valeur ajoutée dans plusieurs domaines, comme la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences et le développement de certains projets. Cela dit, la diversité des situations entre territoires est importante.