L'ordre du jour de cette réunion concerne l'examen du rapport de Chantal Jouanno et Roland Courteau sur les stéréotypes masculins et féminins dans les jeux et jouets.
Je voudrais tout d'abord excuser notre présidente, qui participe actuellement à la Conférence sur le climat à Lima, avec une délégation de la commission du développement durable. C'est donc notre co-rapporteur, Roland Courteau, qui va ce matin nous présenter leur rapport.
Comme vous le savez, ce rapport s'inscrit dans la suite du rapport de la délégation rendu en juin dernier sur les stéréotypes dans les manuels scolaires.
Ce précédent rapport avait, en effet, été l'occasion de rencontrer des professionnels qui avaient attiré notre attention sur l'industrie du jouet et sur les images stéréotypées qui y sont véhiculées.
Dès l'installation de notre délégation, il nous a paru souhaitable de lancer une réflexion sur le sujet des jouets, dont les conclusions sont présentées au moment où les achats de Noël battent leur plein !
Ce que nous avons appris des professionnels, tant ceux qui observent le monde des jouets que les acteurs de l'industrie du jouet, a confirmé que le choix de ce sujet était pertinent.
En un temps très court, nous avons donc entendu des sociologues, des chercheurs et un spécialiste de neurobiologie pour analyser les évolutions à l'oeuvre dans le monde des jouets et leurs conséquences sur la construction identitaire de l'enfant.
Nous avons confronté leurs observations et leurs préconisations avec celles des acteurs de l'industrie du jouet (fabricants et commerçants), afin de prendre en considération les intérêts économiques et les contraintes financières du marché.
Ainsi, nous avons organisé nos travaux en trois temps :
- dans un premier temps, nous avons cherché à établir un état des lieux du monde des jouets, tel qu'il se présente aux enfants qui en sont les utilisateurs (et les prescripteurs) et aux parents, qui en sont les acheteurs. Cet état des lieux a fait très vite apparaître une séparation extrêmement nette - beaucoup plus que dans les années 1970 et 1980 - entre jouets attribués aux filles et jouets attribués aux garçons ;
- dans un second temps, nous avons cherché à comprendre l'origine de ces différenciations, qui rejoignent des constats effectués par Chantal Jouanno dans son rapport sur l'hypersexualisation des enfants, et surtout nous avons cherché à appréhender l'impact de ces différenciations sur la construction identitaire de l'enfant. Certains aspects du monde des jouets nous ont en effet paru poser problème pour l'avenir des petites filles ;
- dans un troisième temps, nous avons souhaité proposer des préconisations visant à encourager, dès l'enfance, une représentation de la société qui soit véritablement égalitaire, et dans laquelle filles et garçons ne seraient restreints ni dans leurs choix personnels ni dans leur orientation scolaire et professionnelle.
Je laisse maintenant la parole à notre co-rapporteur, Roland Courteau, pour qu'il nous présente le rapport, en son nom et au nom de Chantal Jouanno. Puis nous examinerons les recommandations en votant sur chacune successivement et nous adopterons ensemble le titre de ce rapport.