Intervention de Roland Courteau

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 11 décembre 2014 : 1ère réunion
Stéréotypes masculins et féminins dans les jeux et jouets — Examen du rapport d'information et des recommandations

Photo de Roland CourteauRoland Courteau, co-rapporteur :

Merci, Madame la Présidente, pour cette présentation.

J'en viens donc directement au coeur de notre rapport.

Le constat, pour commencer, est unanime et partagé : dans le monde des jouets, les petits garçons et les petites filles n'évoluent pas dans un monde mixte.

En effet, tant les catalogues que les magasins, où, de manière encore plus exagérée, la publicité présente des univers clairement séparés : les « petites princesses » en rose et les « super héros » en bleu, « jouent à la maman » pour les premières, sont pilotes de course ou super-guerriers pour les seconds.

Soulignons dès maintenant, comme l'ont démontré les chercheurs spécialisés sur ce sujet, que c'est rarement le jouet en lui-même qui est « masculin » ou « féminin », mais que c'est la scénarisation qui en est faite qui lui assigne une « coloration » féminine ou masculine.

L'univers des Playmobil et des Lego, deux familles de jouets, que, j'en suis certain, vous connaissez tous, et qui ont développé des gammes spécifiquement destinées aux filles déclinées à base de rose, mauve, fuchsia et violet (« Playmobil Princess », et « City life » chez Playmobil, « Lego friends » et « Disney Princess » chez Lego), vont me permettre d'illustrer mon propos.

Les gammes « Lego friends » et « City life » proposent aux filles des activités pour le moins stéréotypées : shopping et institut de beauté.

Les bulles des joueuses représentées par le catalogue « Lego friends » sont éloquentes, lesquelles font dire aux personnages : « Attendez de goûter ça, les filles ! ». Une autre page montre un centre commercial où des amies se retrouvent à la boulangerie ou devant un stand de glaces.

De manière éclairante, les pages du catalogue Playmobil concernant le « Grand hôtel » montrent une « femme de service avec chariot et matériel de nettoyage, machine à laver et planche à repasser dépliable ».

Quant aux univers de princesse, ils mettent en scène, chez Lego, un « monde de rêve à construire », où les filles développent un idéal de disponibilité et de docilité, comme dans cette publicité qui fait dire à une petite fille : « Mon prince, je suis prête à danser avec toi toute la nuit ! ».

A l'inverse, comme nous avons pu l'observer lors d'un déplacement au salon du jouet « Kidexpo », les emballages des jouets dits « scientifiques » mettent en scène systématiquement un univers bleu, voire gris, dans lequel évoluent un ou plusieurs petits garçons - jamais de filles -, laissant penser que l'utilisation de compétences techniques serait réservée aux garçons.

À cet égard, l'exemple du talkie-walkie mentionné par Astrid Leray le 20 novembre 2014 est significatif : là où le talkie-walkie pour garçons existe en deux modèles, l'un pour 3 ans, l'autre plus sophistiqué, à partir de 6 ans, il n'existe qu'un modèle pour fille, de base, avec un seul bouton, contrairement aux appareils pour garçons.

L'exemple de la cuisine, lui aussi, est parlant : le monde de la cuisine est un univers de filles, mais quand on parle de gastronomie et qu'élaborer un menu devient une « science », alors les petits « chefs » de laboratoires sont... des garçons.

Pour les filles, le repas, pour les garçons, la gastronomie....

Le monde des jouets est donc marqué par des stéréotypes qui renvoient à des représentations très inégalitaires de l'homme et de la femme, que différents commentateurs entendus par la délégation s'accordent à trouver plus inégalitaires que la société française.

Bien entendu, certaines marques essaient de résister à cette présentation caricaturale, en proposant des jouets orange et vert, dont les emballages montrent des petits garçons et des petites filles ensemble : la chaîne de magasins « La Grande Récré » lançait, par exemple, en 2008 une marque de jouets mixtes appelée « Tim et Lou », qui proposait en 2012 plus de 70 articles de jouets, dont un aspirateur, qui a vu ses ventes grimper de 40 % en 2011.

De même, pour la deuxième année consécutive en 2013, l'enseigne Super U a proposé à ses clients un catalogue de jouets a priori dénué de stéréotypes de genre.

Ceci est d'autant plus remarquable qu'il a été observé que les enseignes s'adressant à des acheteurs au capital culturel plus important séparent moins nettement les jouets pour filles et les jouets pour garçons.

Pourtant, cette initiative a suscité une vive polémique.

Selon les représentants des commerces de jouets, ces initiatives restent singulières, alors que les consommateurs, disent-ils, demandent des classifications « couleurs » « simples et faciles à identifier », sur un marché dont le chiffre d'affaires croit de 2,3 % tous les ans !

Par conséquent, la grande majorité des articles de jouets peuvent être classés selon la codification binaire décrite plus haut.

Une fois ce constat posé, je voudrais insister sur deux points, qui ne tombent pas sous le coup de l'évidence, mais qui ont été fortement soulignés :

- d'une part, le monde des jouets est plus stéréotypé et plus inégalitaire que le monde réel : Brigitte Grésy a insisté sur ce point : alors qu'à l'heure actuelle, 80 % des femmes travaillent, les femmes ne sont jamais représentées au travail : dans le monde des jouets, l'univers du travail est réservé aux hommes ! ;

- d'autre part, alors que le sens commun nous invite à croire en une marche continue vers l'égalité entre les sexes, la réalité est toute autre dans le commerce du jouet. Ce marché segmente en effet de plus en plus son offre en fonction du sexe des enfants et les stéréotypes de genre vont en s'accroissant.

Dans les années 1970-1980, certaines publicités, même aux États-Unis, représentaient des garçons jouant à faire la cuisine et des filles s'amusant avec des jeux de construction.

Une photo du catalogue « Leclerc » de Noël 1988, évoquée par Mona Zegaï dans son étude montre un petit garçon et une petite fille jouant à faire le ménage (elle repasse, il passe l'aspirateur ; elle porte un tablier rose et lui un tablier jaune et bleu).

Dans le même esprit, le rapport contient une photo d'un kit de couture des années 1960, représentant un petit garçon et deux petites filles jouant ensemble : image qui serait inconcevable aujourd'hui....

Par rapport à ces exemples, la période actuelle semble caractérisée par une dégradation évidente si l'on se réfère à un idéal de société d'égalité où filles et garçons se verraient proposer les mêmes opportunités.

Pour l'ensemble de nos interlocuteurs, le tournant date des années 1990, ce qui correspond, comme l'ont souligné les professionnels du secteur, à la concentration mondiale des grands groupes de fabricants, accompagnée d'un fort développement du marketing de vente et de la généralisation des « licences » de jouets.

La poupée Barbie est représentative du phénomène : dans les années 1970, l'entreprise américaine Matel sous-traitait la fabrication de la poupée destinée au marché français à l'entreprise Smoby, installée dans le Jura.

Désormais, tous les modèles sont fabriqués dans l'entreprise américaine et commercialisés simultanément dans l'ensemble des pays, aboutissant à une poupée standardisée, plus facile à exporter.

Ces « méthodes de vente », amplifiées par l'effet déformant de la publicité, reposent sur la « segmentation » de l'offre : comme l'a expliqué le porte-parole de la Fédération des commerçants, les « acheteurs » ont besoin d'être guidés dans leurs choix, les codes « rose et bleu » sont faciles d'accès pour les parents, vu le nombre très important de références.

Comme nous le détaillons dans le rapport, elles sont élaborées et pensées pour « fabriquer » un consommateur... qui consomme de plus en plus : on achètera à la « petite soeur » un autre vélo - rose - celui de son grand frère - bleu - pourtant parfois de la même marque, étant connoté « garçon »...

La stratégie « marketing » aboutit aussi à saturer le marché d'offres toujours nouvelles : à l'heure actuelle, un million de jouets sont présentés chaque année au salon de Nuremberg, dont un sur deux est un « nouveau » produit ; un magasin spécialisé peut détenir jusqu'à 20 000 références et des millions de jouets s'échangent tous les jours sur les sites de vente en ligne entre particuliers.

Après la phase du constat, nous avons souhaité explorer l'impact de cette séparation fictive des univers sur la construction identitaire de l'enfant.

Les travaux d'une sociologue suisse, Anne Dafflon Novelle, nous ont particulièrement éclairés. Ils nous ont montré que :

- d'une part, la perméabilité des enfants aux comportements « masculins » et « féminins » évolue en fonction des âges : ainsi, la période de 5 à 7 ans est-elle cruciale car c'est à cet âge que les enfants sont le plus sensibles aux « assignations » que leur envoie le monde des adultes quant aux attitudes à avoir selon leur sexe ;

- d'autre part, le rôle des jouets est sous-estimé par les parents, qui pensent souvent « servir de modèle » à leurs enfants, alors qu'il est prouvé que les représentations symboliques envoyées par les jeux sont bien souvent plus déterminantes.

Par conséquent, comme l'ont souligné l'ensemble des professionnels, les jouets sont à l'origine d'injonctions identitaires réelles, qui peuvent affecter l'égalité entre les sexes.

Trois effets principaux de la segmentation masculin/féminin ont été identifiés, que nous estimons inquiétants.

Premièrement, elle limite les chances de « faire ensemble » pour les petites filles et les petits garçons, ce qui ne les prépare pas à « vivre ensemble » dans une société que nous souhaitons égalitaire.

Deuxièmement, elle assigne les petits garçons à la réussite et à la compétition et les petites filles à la docilité et au conformisme.

Ainsi, Brigitte Grésy relevait que les jouets pour filles s'appuient sur des aptitudes verbales ; ce sont des jeux d'imitation qui « favorisent des comportements conformistes », qui « étouffent la créativité des petites filles » et qui « dérivent leur énergie » vers l'apparence, le « fait de servir » et vers l'« utilisation de la séduction pour obtenir ce qu'elles veulent ».

Ces caractéristiques renvoient à l'univers très préoccupant mis en évidence dans un précédent rapport, rédigée par notre collègue Chantal Jouanno, sur l'hypersexualisation .

Il est pourtant intéressant de souligner que, dans le monde des jouets, l'injonction identitaire semble, d'après nos interlocuteurs, toucher plus durement les petits garçons que les petites filles : s'il n'est pas choquant de voir une petite fille taper sur un établi avec un marteau, à l'inverse un petit garçon jouant avec une poupée sera facilement identifié comme « efféminé ».

Un des enjeux de ce rapport est aussi de libérer les garçons du modèle de conquête, de performance et de réussite que leur imposent, entre autres causes, les jouets.

Troisièmement, la séparation des jouets pour les filles et pour les garçons limite le champ de l'orientation professionnelle, en particulier des filles.

Comme le disait en particulier Mona Zegaï le 20 novembre 2014, les univers « féminins » sont essentiellement centrés sur le maternage, le ménage, le travail de son apparence physique ainsi que l'apprentissage de relations sociales (« entre copines »), dans le cadre de jeux qui autorisent l'expression de sentiments.

Cela va à l'inverse de l'ambition d'autonomie que nous souhaitons, pour les filles.

J'en viens donc maintenant aux recommandations.

La parution de ce rapport à l'approche des Fêtes de Noël s'inscrit résolument dans une démarche pragmatique.

La délégation souhaite sensibiliser tant les professionnels de l'industrie du jouet (fabricants et distributeurs) que les parents et les professionnels du service public de l'enfance (auxiliaires de puériculture, assistants maternels, pédiatres, professeur(e)s des écoles) à l'intérêt de proposer aux enfants des jouets et jeux qui soient des vecteurs d'ouverture et non d'enfermement.

Comme l'a rappelé Brigitte Grésy lors de la table ronde du 27 novembre 2014, l'enjeu est double.

Il s'agit en premier lieu de lutter contre la binarité artificielle du monde des jouets, qui crée des univers garçons/filles séparés, plus stéréotypés et inégalitaires que la réalité ; et, en second lieu, d'ouvrir le potentiel de créativité des filles.

J'estime que ces recommandations ne seront efficaces que si elles mettent en oeuvre des stratégies de coopération entre les différents acteurs, et qu'elles concilient donc :

- la préoccupation légitime des professionnels de l'industrie des jeux et jouets d'augmenter leur chiffre d'affaires et de poursuivre la tendance à la hausse des ventes ;

- le souhait des parents de « faire plaisir aux enfants », qui demeure leur première motivation selon les professionnels du secteur ;

- la nécessité de faire participer les jouets à l'éducation des enfants et au développement de leurs apprentissages.

Aussi, les préconisations de la délégation seront de deux ordres :

- elles viseront à encourager les fabricants et les distributeurs de jouets qui permettent le développement et la présentation aux enfants de la plus large gamme de jouets possible, sans considération de codes sexués ;

- elles viseront en second lieu à sensibiliser l'ensemble des acteurs qui influencent le choix des jouets proposés aux enfants : les parents, bien sûr, mais aussi les professionnels de la petite enfance, les professeur(e)s des écoles et, plus généralement, toutes les personnes qui participent à l'encadrement des enfants.

Je vous propose dans un premier temps de vous présenter ces recommandations, que nous discuterons dans un second temps avant leur adoption.

Concernant le volet économique, nous proposons :

- D'attribuer un « label » aux fabricants et aux distributeurs qui privilégient, tant dans leur méthode de fabrication que de présentation, des jouets dénués de codes sexués (recommandation n° 1).

Ce « label » attesterait que les fabricants et les distributeurs respectent l'égalité entre les sexes. Il pourrait prendre modèle sur des pratiques existantes concernant le « bio » ou le « commerce équitable », et par conséquent, éclairer le choix du consommateur de jouet. Les entreprises en bénéficiant pourraient ainsi apposer un logo sur leur catalogue attestant que l'égalité entre les sexes fait partie de leurs préoccupations.

- De mettre en place une charte de bonne pratique pour les grandes enseignes de distribution de jouets et les grands groupes de fabricants (recommandation n° 2).

À cet égard, une charte, signée le 12 février 2012 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), le Syndicat de la presse magazine, le président d'Unicef France, et le groupement d'intérêt public « Enfance en danger », a pour objet la protection des enfants dans les médias. Parmi ses objectifs, figurent notamment l'obligation d'éviter que l'image des enfants apparaisse dans une mise en scène hypersexualisée inappropriée à leur âge.

Cet objectif pourrait être repris parmi ceux figurant dans la charte que nous nous proposons ici de soumettre à la filière du jouet, parmi d'autres, tels que :

- la suppression des catalogues, magasins et sites internet de la signalétique « garçons » et « filles » pour leur préférer des rubriques par type d'activité ou par âge : « jeux d'imitation », « jeux d'aventure » ;

- la révision du code couleur systématique rose-bleu (sur le modèle de la licence « Tim et Lou » chez « La Grande Récré », qui est orange, mauve et verte) ;

- la préservation des enfants de toute mise en scène hypersexualisée, que ce soit dans les catalogues, dans les « packaging » et dans les publicités...

Cette charte s'inscrit dans un mouvement d'autorégulation, qui permet de responsabiliser les acteurs de la filière.

- D'instituer un système de « name and shame » pour stigmatiser les pratiques contestables (recommandation n° 3).

Les grandes enseignes de jouets sont extrêmement sensibles à leur réputation.

La méthode de « name and shame » consiste, à l'instar du site « Macholand », lancé en octobre 2014, à mettre en place un site internet public sur lequel les parents pourraient échanger sur les pratiques sexistes ou stéréotypées qu'ils rencontrent quand ils se rendent dans des magasins de jouets.

Dans ce cadre, son efficacité est susceptible d'être forte.

- De sensibiliser les responsables des commandes publiques de jouets et jeux à l'intérêt de privilégier les produits non sexistes (recommandation n° 4).

Les occasions pour les collectivités territoriales d'acheter des jouets sont nombreuses, et pas seulement à l'occasion de l'organisation du traditionnel « arbre de Noël », mais également pour fournir les ludothèques, les crèches, les écoles primaires...

Il semble envisageable d'orienter les politiques d'achat public, via un cahier des charges privilégiant par exemple les jouets dont l'emballage associe de préférence, autant que faire se peut, filles et garçons dans la mise en situation du jouet.

- De favoriser la mise en place de ludothèques permettant une utilisation libre des jouets (recommandation n° 5).

Rappelons que la ludothèque est un équipement culturel où se pratiquent le jeu libre, le prêt et des animations ludiques, et qu'elles existent en grand nombre, en Suède par exemple.

Cinq recommandation relèvent ensuite de la sensibilisation des acteurs.

Il s'agit de :

- Rendre obligatoires les modules d'enseignement à la lutte contre les stéréotypes dans toutes les formations qui ont un lien avec l'encadrement des enfants (dans les écoles supérieures du professorat, dans les concours pour les professeur(e)s des écoles, les CAP petite enfance, mais aussi toutes les formations des professionnels du service public de la petite enfance, pédiatrie...) (recommandation n° 6).

Ces modules d'enseignement sur les stéréotypes de genre et les inégalités entre les sexes viseraient à favoriser la prise de conscience des différents acteurs concernés en insistant sur les conséquences des stéréotypes de genre sur l'évolution psychologique des enfants. Ils pourraient être introduits dans les écoles préélémentaires et élémentaires à destination des enfants, sur le modèle du « plan égalité ».

Ces formations pourraient prendre place à la fois dans les ESPE et dans l'ensemble des formations liées à la petite enfance : CAP petite enfance, diplôme d'État d'éducateur de jeunes enfants (DEEJE), ludothécaire, assistant « maternel », pédiatre, etc.

- Organiser des sessions d'information des professionnels du service public de l'enfance (crèches, écoles, ludothèques, bibliothèques...) sur l'achat et la mise en espace des jouets proposés aux enfants (recommandation n° 7).

Lors de nos auditions, Brigitte Grésy, co-auteure d'un rapport sur l'égalité entre les garçons et les filles dans les modes d'accueil de la petite enfance, a insisté sur ce point. À la crèche, « les pratiques, sous couvert de neutralité, confortent les stéréotypes ». Si, dans la théorie, « il n'y aucune mention du caractère sexué des enfants dans les documents des collectivités territoriales et une affirmation de neutralité de la part des professionnelles », elle remarque que des déséquilibres se créent malgré tout dans de nombreuses activités de ces lieux d'accueil.

À titre d'exemple, les sessions de « jeux libres » sont souvent l'occasion de recréer une mise en espace « genrée » de l'aire de jeu.

Les sessions de formation pourrait donc avoir lieu au sein de chaque établissement, et dirigées par des professionnels formés à la pédagogie de l'égalité.

Sûrement étudierons-nous ce sujet plus précisément lors de nos travaux consacrés aux modes de garde.

- Organiser, à l'école, des ateliers d'observation et d'éducation à la pratique des jouets, sur le modèle des « fun labs », pratiqués par les fabricants de jouets (recommandation n° 8)

À cet égard, Anne Dafflon Novelle a insisté sur :

- l'importance de mettre en place ces dispositifs avec des enfants situés dans une tranche d'âge entre 7 et 12 ans, où les enfants sont très réceptifs aux réflexions sur les stéréotypes et où les ateliers fonctionnent extrêmement bien, avant une nouvelle phase de rigidité par rapport aux codes sexués à l'adolescence ;

- le rôle fondamental de la formation des adultes à ces questions : en effet, les ateliers ne sont efficaces que s'ils sont dispensés et encadrés par du personnel formé à la déconstruction des stéréotypes et aux pratiques d'égalité.

- Lancer une campagne d'information nationale (recommandation n° 9)

Cette campagne pourrait se décliner, par exemple :

- sous forme d'affiches mettant en question les stéréotypes de genre dans les lieux d'accueil de la petite enfance, pour interpeller les professionnels et les parents ;

- dans la presse spécialisée (« La revue du jouet » ou « Kazachok »), des articles, encadrés et images sensibiliseraient les professionnels à la question de l'égalité ;

- au travers des institutions présentes lors des salons « Kidexpo » ou « Trad'Expo » ;

- dans les médias, des campagnes humoristiques pourraient aussi sensibiliser le grand public.

- Encourager partenariats avec les pays en développement, qui permettraient de recycler la quantité considérable de jouets échangés sur le marché des pays occidentaux (recommandation n° 10).

Un million de jouets présenté tous les ans au salon de Nuremberg, dont un jouet sur deux est nouveau, des millions de jouets qui s'échangent sur « leboncoin.fr », pendant qu'il y a pénurie en Afrique...

Comme vous le voyez, dans la logique des précédents travaux de notre délégation, il s'agit donc de préparer, dès l'enfance, une représentation égalitaire et ouverte de la société, permettant à chacun, homme ou femme, de développer librement son potentiel.

Conformément à la tradition, je vous propose un titre.

Que penseriez-vous de : « L'égalité commence par les jouets : comment faire jouer ensemble « petites princesses » et « super héros » ? »

Merci de votre attention.

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