Le sujet que vous évoquez, monsieur le sénateur, a été longuement débattu dans cet hémicycle lors de l’examen de la loi d’avenir pour l’agriculture, à propos des modifications à apporter à la loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, dite « loi ALUR », en vue de tenir compte des besoins du monde rural.
Nous devons tous garder à l’esprit que nous avons besoin, pour lutter contre l’utilisation des terres agricoles ou densifier l’habitat en vue de limiter les coûts de fonctionnement pesant sur les collectivités, de nous coordonner et de faire preuve de cohérence.
Vous l’avez rappelé, sur l’initiative d’élus, notamment de sénateurs et de députés, nous avons fait évoluer la loi ALUR. Il était en effet nécessaire d’y apporter des modifications, car, à trop durcir la règlementation, on impose un « corset » juridique difficile à supporter. La loi autorise donc désormais l’extension des bâtiments d’habitation pour les zones naturelles et agricoles, ainsi que le changement de destination de tous les bâtiments situés dans ces zones, s’ils ont été désignés par le règlement du PLU, le plan local d’urbanisme. Il s’agit, dans le cadre de ce plan, de suivre une stratégie globale d’urbanisation.
Ces nouvelles dispositions sont bien sûr encadrées, mais elles n’en constituent pas moins une évolution non négligeable par rapport à ce que la loi ALUR avait initialement prévu, permettant une souplesse utile, notamment pour l’installation des jeunes agriculteurs, un sujet qui avait été porté avec beaucoup de force par plusieurs sénateurs et par le rapporteur de la loi d’avenir pour l’agriculture, M. Didier Guillaume.
L’esprit premier de ces ajustements était de faciliter le logement des jeunes installés à proximité de l’exploitation, en évitant les dérives en termes de spéculation financière et foncière sur ces terrains.
Ces dispositions traduisent le compromis qui a été trouvé. Pour ma part, je souhaite que l’on en reste là, même si des réflexions peuvent toujours être poursuivies. En effet, j’avais pu mesurer, à l’époque, l’ampleur des tensions existantes et de l’opposition entre les préoccupations légitimes des élus et l’intérêt général, lequel veut que l’on maintienne une urbanisation maîtrisée, en évitant le mitage et la consommation de terres agricoles.
Je sais que je n’ai pas complètement répondu à votre question, monsieur le sénateur, mais sachez que ce débat a eu lieu et que des avancées ont été introduites dans la loi d’avenir pour l’agriculture. On pourra toujours aller plus loin, mais je crois que le compromis trouvé, en particulier au Sénat, est bon.