Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, les années de lycée sont la période où les jeunes font le plus grand nombre de choix pour leur avenir : le choix d’une filière, d’options, de l’internat ou de l’externat, et d’autres encore. C’est l’heure des premières affirmations individuelles, le moment de l’émancipation.
Or cette affirmation est loin d’être réelle dans le secteur de Ploërmel, dans le Morbihan, où l’offre de proximité se limite à deux établissements privés, l’un général et l’autre agricole. Il faut parcourir près de trente kilomètres pour trouver le premier lycée public : celui de Guer, sur le domaine militaire de Coëtquidan, tout près duquel j’ai habité.
Aussi le projet de construction d’un lycée public sur la commune de Ploërmel est-il défendu depuis vingt-cinq ans par de nombreux élus et citoyens. Il est d’autant plus urgent de concrétiser ce projet que le secteur de Ploërmel est en pleine expansion démographique.
Ces derniers mois, des avancées notables ont été réalisées. En particulier, le conseil régional de Bretagne a voté la construction du lycée. Cette décision est le fruit de deux études menées en 2007 et en 2012 et des travaux d’un comité de pilotage, qui ont concouru à établir l’utilité d’un nouvel établissement.
Reste que cet élan doit être épaulé par des engagements forts du ministère de l’éducation nationale. En effet, lors de son dernier débat budgétaire, le conseil régional de Bretagne a rappelé que la réalisation du projet était subordonnée à « une décision rapide de l’État de le doter des postes indispensables à son fonctionnement administratif et pédagogique » et tributaire des « offres de formation à proposer pour répondre aux besoins des élèves de ce secteur ».
Monsieur le secrétaire d’État, l’enseignement est une priorité du gouvernement auquel vous appartenez ; celle-ci s’est notamment traduite par la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République. Seulement, cette impulsion ne doit pas se limiter au premier degré.
La construction d’un nouveau lycée à Ploërmel serait un signe fort envoyé à ce territoire, qui favoriserait la réussite de nos jeunes par l’accroissement de l’offre publique de formation. Il nous appartient à tous d’œuvrer, ensemble, à la réalisation de ce projet, pour que l’avenir de nos enfants s’inscrive dans une offre publique pertinente, adaptée et juste.
Comme le demandait Jules Michelet, « Quelle est la première partie de la politique ? L’éducation. La seconde ? L’éducation. La troisième ? L’éducation. »
Monsieur le secrétaire d’État, quels engagements le Gouvernement entend-il prendre pour soutenir la construction dans le secteur de Ploërmel d’un lycée public doté de moyens humains et financiers suffisants ? Les parents de ce secteur et leurs enfants, attachés à la laïcité et à l’accès à un enseignement de qualité aux meilleures conditions, comptent sur vous !