Les 55 milliards nécessaires au grand carénage visent à allonger la durée de vie des centrales et à augmenter leur niveau de sûreté. Ce chiffre ne vient pas s'ajouter aux investissements que nous réalisons déjà, il les inclut. Nous dépensons déjà quelque 2,5 milliards par an pour la maintenance. Avec le plan grand carénage, qui va monter en puissance dans les trois ans à venir, nous passerons à un rythme de 5 milliards par an. J'ajoute que le montant de l'investissement a été calculé sur la base des 58 tranches qui constituent le parc actuel - situation qui pourrait se modifier, ne serait-ce qu'avec la fermeture de deux tranches liées à la mise en service de Flamanville. L'effet de ce plan sera bénéfique sur l'amortissement. En passant de 40 ans à 50 puis à 60 ans, on améliorera nos comptes, au profit du financement des travaux.
Le coût de 55 euros que j'ai indiqué inclut le grand carénage qui aura un effet bénéfique tant sur nos comptes et partant, sur les prix, que sur l'activité du pays. Le conseil d'administration d'EDF est déjà saisi ; nous allons y travailler avec l'Autorité de sûreté nucléaire, qui doit approuver chaque extension et peut émettre des prescriptions particulières pour chaque centrale. Le calendrier dépendra de ces échanges avec l'ASN.
Nous achetons l'uranium en direct, ainsi qu'auprès d'Areva. Nous prenons nos précautions sur les stocks, et évitons une dépendance trop forte à certains fournisseurs en diversifiant nos sources - Canada, Niger, Australie, Kazakhstan... - pour prévenir les risques politiques. J'ajoute que les prix de l'uranium ont beaucoup baissé et que nous recyclons une partie du combustible dans la fabrication de mox.
Sur l'hydraulique, le projet de loi prévoit l'intervention de SEM. Vous n'ignorez pas qu'EDF est favorable, comme d'autres entreprises gestionnaires de service public, aux régimes où en échange d'investissement, on prolonge des concessions.