Je voudrais vous démontrer que ce qui apparaît comme une évidence n’en est pas toujours une.
Prenons le cas d’un accident de la route. De prime abord, on pourrait penser qu’un tel événement présente un aspect positif dans la mesure où il requiert au moins l’intervention d’un garagiste et le travail d’employés hospitaliers, ce qui sera pris en compte dans le calcul de la croissance. Je veux montrer par là que toutes les activités ne sont pas obligatoirement synonymes d’amélioration globale pour la société ; dès lors, les heures supplémentaires, qu’elles soient effectuées par du personnel de santé ou par des mécaniciens, ne sont pas forcément une bonne nouvelle pour la collectivité.
Après l’essor technologique considérable que nous avons enregistré au cours des cinquante dernières années, il convient de réfléchir au mode de développement que nous voulons. Plutôt que de rechercher la croissance à n’importe quel prix et de vouloir absolument travailler plus, il faut s’interroger pour savoir où il est nécessaire de travailler et ce qu’il est nécessaire de produire en plus.
Monsieur le rapporteur, vous évoquiez l’intelligence des adolescents de quinze ans. Eh bien, pour ma part, je pense que, eux, ils commencent à comprendre qu’une réflexion s’impose sur le type de développement que nous souhaitons pour l’avenir.