Mon propos concerne les quatre amendements, qui s’inscrivent évidemment tous dans une logique de bataille pour la protection de la norme commune en matière de durée du travail.
Le ministre a indiqué à plusieurs reprises que, à cet égard, il fallait privilégier la discussion au sein de l’entreprise. Notre ligne de défense consiste à dire : s’il y a discussion au sein de l’entreprise, ce n’est plus la loi, mais le rapport de force qui prévaut dans cette entreprise, et nous ne sommes pas d’accord parce que l’ordre public social républicain, c’est la norme commune pour tous. Tel est l’argument que nous développons depuis plusieurs heures.
Puisque le ministre déclare s’en remettre à la négociation, j’ai envie de poser la question suivante : quelqu’un imagine-t-il, dans cet hémicycle, qu’une négociation dans une entreprise puisse aboutir à une situation plus avantageuse que celle d’aujourd’hui ? Non ! Si tel était le cas, vous ne feriez pas cette loi qui, comme vous le dites vous-mêmes, vise à liquider la question des 35 heures. Les négociations seront donc toutes en retrait par rapport aux avantages acquis par les travailleurs à la date d’aujourd’hui.
Ce matin, M. Fourcade a fait une brillante démonstration et nous avons essayé de lui répondre, mais nous n’avions pas tous les éléments en main. C’est pourquoi, comme je le fais souvent, j’ai procédé à quelques recherches dans mes dossiers.
Plusieurs d’entre vous ont repris un argument qui prête à débat : c’est l’idée selon laquelle la France travaillerait moins que les autres pays. À quoi je réponds inlassablement qu’elle se situe dans la moyenne. Et j’ajoute toujours que les travailleurs français ont une productivité horaire supérieure à celle des autres pays.