Bien évidemment, je ne pourrai voter le sous-amendement de notre collègue Favier.
Nous sommes véritablement là au cœur du débat. De deux choses l’une : soit nous voulons une véritable métropole, puissante et intégrée jusqu’à un certain niveau, afin qu’elle puisse remédier à ses déséquilibres, soit nous n’en voulons pas.
Je suis tout de même étonné que ce soit vous, monsieur Favier, membre du groupe CRC, qui plaidiez pour des EPCI à fiscalité propre, alors même que, en première lecture de la loi MAPTAM, vous n’en vouliez absolument pas. J’ai un peu de mal à comprendre que vous en soyez maintenant partisan.
Surtout, personne ne pourra me faire croire qu’on réglera les problèmes des communes de Seine-Saint-Denis en les rassemblant par plaques de 300 000 habitants ! Personne ne me fera croire qu’on remédiera aux déséquilibres de la métropole en réunissant des pauvres et des moins pauvres d’un côté, des riches et des moins riches de l’autre ! Je n’y crois pas, voilà pourquoi je plaide depuis si longtemps pour la constitution d’une métropole puissante : il n’y a que comme cela que l’on parviendra à régler les problèmes. Certes, partager est un peu douloureux, mais si on ne le fait pas, rien ne changera fondamentalement, je vous le garantis. Or il y a urgence à changer les choses.
Je ne reprendrai pas les mots du Premier ministre, parce l’un d’entre eux était sans doute inapproprié, mais, en tout cas, il a raison sur le fond. Vous savez bien que nous avons laissé se créer, dans cette grande métropole mondiale, des zones d’exclusion sociale, en voie de ghettoïsation. Sans une métropole assez puissante pour prendre à bras-le-corps ces problèmes, nous n’en sortirons pas ! Ce ne sont pas les élus de Seine-Saint-Denis, quelles que soient leur qualité, leur bonne volonté et leur couleur politique, qui régleront entre eux ces problèmes.
Pour toutes ces raisons, il nous faut une telle métropole, et nous ne pouvons pas accepter la constitution d’EPCI qui en sont, d’une certaine manière, la négation.