Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je vous rassure, je n’utiliserai pas les dix minutes qui me sont imparties, l’essentiel étant l’excellent rapport d’Alain Fouché, qu’il vous présentera dans quelques instants.
C’est la première fois que je prends la parole dans cet hémicycle en tant que président de la délégation sénatoriale à la prospective. Monsieur le ministre, je ne vous ferai pas l’injure, à vous qui venez de cette noble maison, de vous expliquer ce qu’est cette délégation. Depuis sa création, il y a quelques années, elle a beaucoup travaillé, publiant de nombreux rapports sur des sujets clés : l’emploi, l’environnement, la santé ou encore l’éducation. Il s’agit pour nous non pas de concurrencer le travail des commissions, mais de dépasser l’actualité pour inscrire nos réflexions dans une démarche prospective.
Ministre du travail, vous reconnaissez vous-même combien il faut être solide et avoir du tempérament pour assumer cette charge, car les chiffres du chômage qui tombent tous les mois sont une réalité difficile. En même temps, votre rôle est aussi de préparer la suite, l’avenir, le long terme, parce que la manière dont on travaille aujourd'hui n’est probablement pas celle dont on travaillera dans dix ou vingt ans. Les emplois offerts aujourd'hui aux jeunes ou aux moins jeunes ne sont probablement pas ceux qui seront offerts dans vingt ans.
Le travail d’Alain Fouché, réalisé sous la présidence de Joël Bourdin – je ne l’ai remplacé qu’il y a quelques mois –, vise à identifier les grands secteurs d’avenir et à prévoir ce qui changera dans l’emploi, non seulement en France, mais aussi, probablement, dans l’ensemble du monde occidental. Nous devons élaborer des politiques susceptibles de préparer l’avenir et de préparer les jeunes à cet avenir, notamment en transformant le monde de l’éducation, dans le but de leur garantir sinon le plein-emploi, du moins un emploi assez fourni.
Quand j’étais sérieux, c'est-à-dire avant d’être sénateur