Il est heureux que, dans ce lieu chargé d’histoire, nous puissions un peu nous projeter dans le futur.
Nous voici donc en pleine « séance fiction » !
Je vais articuler mon propos en trois points, pour d’abord considérer que les emplois de demain se créent aujourd’hui, ensuite identifier les futurs gisements d’emplois, enfin évoquer les emplois d’avenir en termes de volume.
Mais, avant toutes choses, je veux revenir sur ce que je vous ai dit lors d’une audition récente, monsieur le ministre.
Les jeunes de vingt ans sont nés dans une Europe aux frontières ouvertes. La mission d’un ministre de l’emploi d’aujourd’hui n’est plus de se préoccuper uniquement de ce qui se passe à l’intérieur des frontières nationales ; elle est aussi de faciliter la mobilité professionnelle internationale pour permettre aux personnes d’aller saisir la chance d’un emploi, où qu’elle se trouve.
C’est la raison pour laquelle je pense que vous devez vous intéresser, monsieur le ministre, à ce qui a été fait à l’étranger pour soutenir la mobilité professionnelle, que votre gouvernement menace pourtant aujourd’hui.
Premier point de mon intervention : les emplois de demain se fabriquent aujourd’hui.
Avec les nouvelles technologies de l’information, nous n’avons eu qu’un avant-goût de la troisième révolution industrielle. Une lame de fond pointe à l’horizon. Nous la baptisons tour à tour « cleantech », « biotech », « medtech », « nanotech », « sciences cognitives » ou encore « robotique ». Autant, évidemment, de gisements de métiers.
Pensez, mes chers collègues, que nous parvenons désormais à reprogrammer des cellules pour réparer des organes endommagés, tels que le cœur ou la rétine. Thérapie cellulaire, exosquelette ou microélectronique ; demain, les sourds entendront et les aveugles verront.
Nous sommes désormais aux portes de l’immortalité grâce au génie génétique.