Intervention de Laure Salvaing

Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 13 janvier 2015 : 1ère réunion
Dans la perspective du rapport d'information sur les collectivités territoriales et le financement des lieux de culte présentation par tns sofres de l'enquête quantitative et qualitative réalisée par elle sur l'expérience et l'opinion des élus communaux à l'égard du financement des lieux de culte en france

Laure Salvaing, chargée d'études TNS-Sofres :

Notre enquête propose un état des lieux sur la perception et les pratiques des maires en matière de financement des lieux de culte. Nous avons mis en place un dispositif d'envergure, en envoyant un questionnaire à 10 000 maires de France, à l'été 2014, puis en menant des entretiens plus approfondis avec certains d'entre eux pour mieux comprendre les divers positionnements. En obtenant 28 % de taux de réponse, c'est-à-dire 2 788 questionnaires retournés, soit par la poste soit sur internet, nous sommes parvenus à établir un échantillon représentatif des profils sociodémographiques et géographiques de la population française.

Les maires sont 75 % à déclarer l'existence d'un lieu de culte catholique dans leur commune, 14 % de deux lieux de culte et 8 % de trois et plus. Parmi ces communes, 73 % sont propriétaires d'un de ces lieux. Les maires sont également 5 % à déclarer la présence d'un lieu de culte protestant dans leur commune et 3 % celle d'un lieu de culte musulman ou évangélique, les autres religions n'ayant qu'une présence mineure. Seulement 2 % des communes sont propriétaires d'un lieu de culte protestant. En moyenne, on compte un seul lieu de culte par religion et par commune.

Ce sont aussi des éléments du patrimoine, joyaux, emblèmes, symboles des communes où ils sont implantés. Ils suscitent un fort attachement affectif, émotionnel et culturel de la part des populations. Certains maires nous ont dit que leur église était comme « l'ADN de leur commune », « l'âme » ou « l'identité du village ».

Des besoins de rénovation et d'aménagement se font sentir, selon 73 % des maires, pour les lieux de culte catholiques, selon 52 % d'entre eux pour les lieux de culte musulmans et selon 46 % pour les lieux protestants. Les lieux de culte évangéliques sont plus en retrait, mais font l'objet d'une attention particulière compte tenu de leur nombre et de leur faible visibilité publique.

Une large majorité d'élus (60 %) est favorable au financement des lieux de culte existants, 28 % y sont défavorables. Pour autant, les dépenses nécessaires sont jugées excessives ou lourdes par près d'un élu sur deux, et raisonnables par 38 % des interrogés. Ces dépenses sont rarement une priorité dans le budget municipal. Les aides publiques sont considérées comme indispensables, même si elles sont difficiles à obtenir, surtout dans la conjoncture budgétaire actuelle : « La Drac est partenaire, mais ce n'est pas suffisant ».

Les maires sont 97 % à ne pas juger nécessaire la construction de nouveaux lieux de culte dans leur commune, et 76 % à répondre qu'elle n'est pas du tout nécessaire. Globalement, le nombre de lieux de culte leur paraît suffisant, avec une exception pour les lieux de culte musulmans, selon 8 % des interrogés. Peu de demandes effectives ont été enregistrées : 10 % des maires ont reçu une demande de la part des catholiques et 6 % une demande des musulmans.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion