Je me félicite que notre délégation se soit saisie de ce sujet mais les réponses sont complexes, d'autant que les circonstances actuelles sont particulières.
En Ille-et-Vilaine, la commission chargée de répartir la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR), composée d'élus, siège à la préfecture. Cette commission a affecté des crédits pour des églises construites avant 1905, mais seulement pour leur mise en sécurité, non pour restaurer leur décor, et le préfet a validé ces décisions.
En Bretagne, la tradition religieuse reste vivante : les églises sont un élément du patrimoine de nos communes. Il y a quatre ans, le maire d'une toute petite commune a organisé un référendum pour demander à ses administrés s'ils voulaient restaurer leur vieille église qui menaçait ruine, et s'ils acceptaient par là-même que les capacités d'investissement soient entièrement obérées pour une dizaine d'années. La réponse a été très majoritairement positive.
Si l'État est le garant de la laïcité depuis 1905, doit-il également garantir la liberté de culte ? Nous ne pouvons laisser les maires seuls face à leurs administrés, pour traiter une question qui peut devenir très conflictuelle.
En outre, doit-on laisser construire des lieux de culte de toute nature dans notre pays sans s'assurer de leur respect de la laïcité et la neutralité ? Enfin, vous avez évoqué le prosélytisme : n'oubliez pas le mercantilisme.