Intervention de Tom Enders

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 février 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Thomas Enders président exécutif d'eads

Tom Enders, président exécutif d'EADS :

Pour ce qui concerne l'emploi en France, il y a aujourd'hui 54 000 employés d'EADS en France. Soit une progression de 20 % depuis 10 ans. Nous sommes le troisième employeur, avec EDF, et Mac Donald's. Cela est dû à la croissance de nos résultats commerciaux et de notre rentabilité. Pour ce qui est du coût du travail -je ne parle pas des salaires directs- mais des charges sociales, si celles-ci continuent à augmenter cela va nous poser un problème dans nos embauches en France. Le coût du travail en Europe conjugué au coût de l'énergie, comparé aux Etats-Unis, sont des données importantes. Nous sommes une grande entreprise parce que nous sommes sur le marché mondial et pour être sur ce marché, nous devons être compétitifs.

Pour ce qui est du cyber, nous avons une petite activité basée en France et en Angleterre pour l'essentiel et des personnes très compétentes. Ce qui m'inquiète est que notre groupe est constamment attaqué par des cybers pirates. C'est pour cela que nous coopérons avec les gouvernements, les agences et les services européens. Nous mettons pour l'instant l'accent sur la protection de notre entreprise, tout en commercialisant ces compétences. C'est une guerre de tous les jours, menée par des personnes que nous commençons à identifier. Nous devons absolument gagner cette guerre, car si nous la perdons nous perdrons notre compétitivité.

Les relations franco-germaniques sont difficiles, j'en suis conscient. EADS, troisième entreprise de défense britannique, est très ouverte à la coopération franco-britannique. Dites à vos collègues allemands mais aussi britanniques que nous sommes ouverts à toute initiative

Sur la parité, il y a quelques années nous avons commencé à cibler un quota de femmes dans l'entreprise : 20 à 25 %. C'est difficile Le problème est de maintenir nos collègues féminines après un certain nombre d'années. En général, elles quittent l'entreprise en cours de carrière, en fonction des projets personnels. Ce sera un processus qui demandera du temps : je ne pense pas que ce serait rendre un service aux femmes que de les placer à des postes où elles ne seraient pas prêtes. Anne Lauvergeon sera au conseil. J'aurais aimé qu'il y ait deux femmes au conseil d'administration, ce qui ne sera malheureusement pas le cas. Du reste, ma réaction n'est pas émotive mais économique : on ne peut tout simplement pas se priver d'un réservoir de talents aussi importants. Je suis très encouragé par ce que j'ai vu en Espagne. Il y a dix ans nous n'avions que très peu de femmes qui travaillaient pour nous dans ce pays. Aujourd'hui elles sont très nombreuses et très performantes.

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