Vous avez présenté les premières orientations de ce rapport d'évaluation et vos interrogations sur la généralisation de l'expérimentation. Je comprends vos doutes et les enjeux, il s'agit de rendre l'outil plus performant et non de le rendre impuissant. Je constate comme vous que l'expérimentation n'offre pas beaucoup d'éléments d'appréciation pour effectuer un choix à coup sûr.
Pourriez-vous expliquer l'une des conclusions du rapport qui estime que « l'expérimentation ne permet pas d'apprécier la capacité de l'Institut français d'assurer le changement d'échelle que représenterait, même étalé dans le temps, le transfert des ressources financières et humaines entraîné par l'intégration du réseau ». Si l'expérimentation ne le permet pas, par quelle méthode apprécier cette capacité ?
Peu d'éléments permettent d'apprécier les capacités que pourrait offrir le rattachement à l'EPIC tant pour le pilotage local, comme l'attribution de subventions ou la fongibilité partielle des lignes de crédits, que pour le pilotage global, comme la mise en oeuvre de principes d'une gestion plus rigoureuse et plus transparente et donc la capacité à optimiser et à orienter la dépense publique en fonction d'une stratégie globale et non simplement à l'échelle du poste. Je pense à la visibilité sur les fonds de roulement, à la remontée des recettes, aux possibilités de mutualisation qui en résulteraient et aux synergies possibles entre l'IF et le réseau comme sa capacité à exercer une véritable direction dans le sens d'une professionnalisation accrue des personnels en ayant la capacité de la valoriser en termes de carrière.
Est-ce parce que les questions n'ont pas été posées, et notamment à l'Institut français ? Ou parce que les possibilités n'ont pas été mises en oeuvre, faute de temps peut-être, l'expérimentation n'étant pas déployée dans toutes ces possibilités ? Ou parce qu'elles sont, au niveau local, demeurées inconnues ? Ne faut-il pas inciter l'Institut et les postes à tester ces capacités afin de disposer d'éléments d'appréciation avant la décision ?
Enfin, le rapport indique que la visibilité accrue du réseau, sous le label « Institut français », suscite une appréhension de certaines Alliances françaises ? Cette appréhension n'est-elle pas aussi observable dans d'autres postes ? En quoi l'expérimentation change-elle la donne ? N'est-ce pas la professionnalisation, la dynamique impulsée par l'Institut français -ce dont nous ne saurions nous plaindre- et le recours à un label commun qui inquiètent davantage, que le statut juridique -étant entendu que l'existence de deux réseaux est préservée. N'est-ce pas plutôt les réductions de crédits qui ont affecté le réseau, dans son ensemble ? Où en est-on d'ailleurs de la conclusion d'une convention entre l'Institut français et les Fédération des Alliances françaises telle que prévue par le contrat d'objectifs et de moyens ?