Intervention de Pierre Sellal

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 25 juin 2013 : 1ère réunion
Deuxième rapport d'évaluation de l'expérimentation du rattachement du réseau culturel à l'institut français — Audition de M. Pierre Sellal secrétaire général du ministère des affaires étrangères

Pierre Sellal, secrétaire général du ministère des affaires étrangères :

Je partage le souci concernant la question du coût et mon souci est celui de l'efficacité de la dépense publique. J'incline à préférer un euro supplémentaire dépensé pour l'action, à organiser telle exposition ou à faire se déplacer tel artiste à un euro supplémentaire dépensé pour la gestion administrative, l'immobilier ou le financement de la transition de structures.

Effectivement, la spécificité française, son message, sa vocation consistent à mettre la culture au coeur de ses préoccupations et de son action diplomatique. Cela rejoint le débat sur l'exception culturelle. On l'a bien vu lorsqu'il s'est agi de réunir des soutiens en faveur de l'exclusion des services audiovisuels du mandat de négociation des accords de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis ; il a été effectivement facile de réunir 15 ou 16 signatures de ministres de la culture, mais lorsque nous sommes revenus au niveau politique global de la négociation sur le mandat de la Commission, nous n'avions plus qu'un seul allié parmi les États-membres, ce qui montre que la préoccupation culturelle ne pesait pas du même poids dans leurs évaluations.

Lorsque nous envisageons un redéploiement de notre réseau en direction des pays émergents, ce n'est pas en réduisant notre présence en Afrique ; ce sur quoi nous nous interrogeons c'est sur notre façon d'être présent en Europe, sur l'importance de notre patrimoine immobilier. Est-ce utile d'être propriétaire d'une salle de cinéma ou de lieux d'exposition dans des capitales occidentales qui en sont largement pourvues et dans laquelle on n'éprouve pas de difficultés pour organiser une manifestation culturelle, alors que, dans les pays du Sahel, le centre culturel français est souvent le seul lieu de spectacle ou d'exposition ?

Nous nous réjouissons des prévisions qui projettent 500 à 700 millions de francophones en Afrique en 2050, mais cela ne sera vrai que si nous accompagnons ces pays dans leur développement et si nous maintenons notre effort en faveur de la langue française et de la francophonie pour que les parents continuent à faire apprendre notre langue à leurs enfants. Je suis personnellement convaincu que la langue française est un vecteur essentiel de notre influence dans le monde.

Hormis un ou deux cas, à Alger et au Maroc, mais pour des circonstances purement locales, il n'y a pas de mouvements dans le sens d'une transformation d'alliances françaises en instituts français.

Le Vietnam est un enjeu important. Nous devons y développer les activités de notre Institut français.

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