Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 8 novembre 2012 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2013 — Mission « défense » - Audition du général bertrand ract-madoux chef d'état-major de l'armée de terre

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, rapporteur pour avis du programme 146, équipement des forces :

Nous n'attendions pas un discours différent du chef de l'état-major de l'armée de terre, en tous cas pour ceux d'entre nous qui siègent à la commission du Livre blanc : c'est un bilan sombre, sans fard mais réel sur une armée de terre qui a fourni des efforts importants et qui a été la variable d'ajustement de la réforme des armées. La trajectoire financière de la LPM est devenue intenable puisqu'elle prévoyait une augmentation en volume du budget de la défense, augmentation qui n'est plus possible compte tenu de la crise des finances publiques. Néanmoins les commandes ont été passées, pour l'armée de l'air, la marine mais pas pour l'armée de terre. Compte tenu des rigidités des contrats d'armement nous sommes inquiets. Sur 2012-2013, les équipements destinés à l'armée de terre supporteront 1,8 milliard d'euros de reports ou d'annulations, soit 40 % de l'effort budgétaire du P 146. Il y aura un décalage des commandes et on ne rattrapera pas les retards. Ma question est simple et concerne le programme SCORPION. C'est un programme intelligent qui pourrait nous faire faire des économies. Où en sommes-nous ? Quelles seraient les conséquences de son report ?

Quel bilan tirez-vous maintenant du déploiement des VBCI et des équipements FELIN qui ont été déployés dans plusieurs régiments et utilisés en Afghanistan ?

Nous avons participé, avec Jacques Gautier, à une manoeuvre amphibie, à bord du BPC Tonnerre, à la veille de l'exercice Noble Mariner. Nous avons vu à cette occasion, les chantiers de la CNIM qui fabriquent l'EDAR, l'engin de débarquement rapide qui est un engin tout à fait remarquable, mais aussi le SPRAT - le système de pose rapide de travures - c'est-à-dire le pont d'assaut permettant aux chars d'assaut de franchir les brèches humides. Ce programme est une réalisation parfaite d'un point de vue technique, mais qui un coût de 166 millions qui s'explique en grande partie par la faiblesse de la série de production : 10 engins. Or je m'interroge sur l'utilité de tels équipements. Que je sache, nous n'envisageons plus de franchir l'Oder, la Neisse ou la Vistule et s'il est toujours bon de pouvoir parer à l'impensable le moment venu, y compris dans des situations de catastrophe naturelle, est-ce qu'au moins nous n'aurions pas pu concevoir et réaliser cela en coopération européenne, ne serait-ce que pour allonger la série de production ? Est-ce que chaque pays européen a son propre système de franchissement ? Pouvez nous éclairer sur ce sujet ?

Enfin, je vois que vous saluez avec humour la qualité des services informatiques, mais le système Louvois, pour ne pas le nommer, fait partie d'un héritage agaçant, qui génère un mauvais état d'esprit. Nous y avons été extrêmement sensibles et nous partageons l'irritation générale.

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