Vous me demandez quels doigts je dois me couper, alors que je suis musicien et que j'ai besoin de mes dix doigts pour jouer du piano. S'agissant de l'attractivité de l'armée de terre, nous avions en moyenne onze mille hommes en OPEX sur les dix dernières années après près de treize mille sur la décennie précédente. En 2013, nous n'en aurons plus que cinq à six mille. Pour beaucoup, c'est vrai, c'est un facteur déterminant de l'attractivité des carrières. Mais d'autres, comme les marins par exemple, se considèrent en OPEX chaque fois qu'ils prennent la mer. De toutes les façons, il va y avoir une réduction de format. Cette réduction ne pourra plus cette fois-ci se faire de façon homothétique. Certains souffriront plus que d'autres.
Sur l'externalisation, je dirais ceci : les raisons pour lesquelles nos amis britanniques ont des dépenses de défense plus élevées que les nôtres tiennent à trois séries de considérations :
- l'organisation en tuyaux d'orgues de leur ministère qui limite les synergies et donc les économies possibles ;
- les soldes qui sont les doubles des nôtres, sauf en OPEX, car elles ne changent pas ;
- et enfin, précisément, l'externalisation.
Lorsque nos amis ont eu besoin d'aller chercher leurs ressortissants au fin fond d'une vallée pakistanaise avec des avions de transport externalisés, l'entreprise affréteuse a dit oui, mais les assureurs ont dit non. Donc, personnellement je suis en faveur du « tout patrimonial ». C'est vrai que, pour la formation des pilotes, on peut y réfléchir. Pour ce qui est de l'implantation de panneaux solaires, on a essayé déjà sur une base désaffectée, et je crois que cela n'a pas donné de bons résultats. Enfin, sur la surveillance maritime, je n'y suis pas favorable. Nous sommes quand même au coeur des activités régaliennes de l'Etat. En revanche, pour ce qui est de la protection des thoniers, pourquoi pas ?