Il revient au politique de déterminer l'équilibre entre les différents fonds. Quand nous augmentons le niveau de notre participation au Fonds mondial de lutte contre le sida, il est difficile de revenir en arrière. Lors de la conférence des ambassadeurs, Mme Guigaz soulignait l'impact du Fonds mondial. L'outil multilatéral, qui n'évince pas l'action bilatérale, est un vecteur d'influence à préserver. Les deux ministères s'y emploient de conserve : l'équipe de France joue ensemble.
Y a-t-il trop de fonds ? La Banque mondiale et l'AID absorbent l'essentiel de nos fonds multilatéraux. Il faut être au Fonds africain de développement si nous voulons être présents au Mali, au Niger, dans le Sahel et aider aux sorties de crise. Veut-on une facilité pour l'eau ? Certains pays accordent leur aide en fonction de la performance. En cas de mauvaise note, il devient impossible de financer des routes ou des barrages intéressant plusieurs pays. Nous plaidons pour que ces critères ne soient pas les seuls pris en compte pour les projets régionaux. Quant au Fasep, s'il est peu doté, son effet de levier est de un à cinq, ce qui est loin d'être négligeable, d'autant que ce fonds bénéficie aux entreprises françaises.
Contrairement à ce que vous suggérez, nous évaluons nos politiques : une unité d'évaluation, disposant d'un budget propre, existe au sein de la direction générale depuis une dizaine d'années et elle a recours à des prestataires extérieurs, comme le font les Britanniques. Avant chaque reconstitution des fonds multilatéraux, des évaluations sont réalisées par des cabinets d'expertise indépendants dont les études sont souvent très intéressantes.