Notre politique constante est de faire venir autour de la table les grands pays émergents. Ceux-ci doivent entrer dans le jeu collectif. La situation a récemment évolué puisque la semaine dernière, à l'occasion de la réunion du club de Paris, des représentants chinois, brésiliens, indiens et turcs ont, pour la première fois, réfléchi avec nous au nouveau paysage qui résulte de l'annulation de la dette de 35 des 39 pays pauvres très endettés (PPTE) - le total de ces annulations se monte à 76 milliards de dollars. Nous avons besoin de savoir ce que les grands émergents attendent de ces annulations de dettes.
Au G20, nous avons bataillé pour inscrire le financement soutenable à l'ordre du jour. Nous y sommes parvenus. La réflexion qui va se poursuivre devra inclure les pays qui perçoivent ces aides mais aussi les prêteurs.
Nous devons encore améliorer nos évaluations, notamment pour tenir compte de l'avis des pays aidés. Lors des dernières évaluations, les cabinets indépendants ont été voir les pays bénéficiaires. Nous travaillons projet par projet. Au Mali, un processus a été mis en place pour recueillir l'avis des populations. Un site web a été mis en place pour suivre les projets, la Direction générale de la mondialisation du Ministère des affaires étrangères travaille fortement sur cette thématique, en lien avec mes services.
Quant à l'AFD, si cette agence est devenue un outil de relations bilatérales, son objectif prioritaire reste d'accompagner le développement des populations les plus fragiles dans les pays les plus pauvres. Ses modalités d'intervention ont beaucoup évolué : quand l'AFD a commencé à intervenir en Chine, elle prêtait à Euribor - 150. À partir de 2008, les taux ont augmenté et se situent désormais à Euribor +150. L'AFD gagne désormais de l'argent avec ce pays, tout en concentrant ses aides sur les pays les plus pauvres.