Ce coût représenterait une tranche annuelle de Rafale ?
Général Denis Mercier - A peine ; cette solution présenterait de multiples avantages, dont celui d'adapter le format afin de permettre la réflexion sur les concepts d'emploi des futurs appareils post-Rafale.
La formation des pilotes de chasse, comme des pilotes des futurs avions de transport MRTT et A400M, doit mettre en priorité l'accent sur la gestion de systèmes que constituent ces nouvelles plateformes, qui reçoivent de nombreuses informations que le pilote doit gérer, pour effectuer sa mission, tout en pilotant son avion. Cette nouvelle dimension doit donc être impérativement intégrée dès la formation initiale. Celle-ci pourrait être externalisée, comme nous l'avons fait à Cognac, ce qui en réduirait considérablement les coûts. En effet, la formation se prête bien à un marché externalisé, car il s'agit de l'achat d'une prestation, mesurable en sorties.
Mais la première étape de cette formation d'un nouveau type est déjà mise en oeuvre à Salon-de-Provence. Cela permet d'y transférer certaines des missions de formation, auparavant effectuées à Cognac, et d'alléger ainsi les coûts.
La deuxième étape consistera, en 2016, à équiper le centre de Cognac, également par externalisation, d'avions dit « glass-cockpit », qui seront configurés comme des Rafale. Cela permettra d'y transférer une grande partie de la formation actuellement réalisée sur Alpha-jet. L'étape suivante portera, à l'horizon 2020, sur la formation complémentaire sur réacteur, actuellement réalisée sur Alpha-jet, et de transférer une partie de l'instruction initiale faite sur avion d'armes.
L'ensemble de ce processus permettra une forte réduction des coûts d'instruction, accompagnée d'une amélioration de la formation.
S'agissant de la mutualisation du MCO dans le cadre EATC où ne sont pas les Britanniques, je suis persuadé qu'ils y rejoindront un jour ce cadre de partage d'activité.
Pour la mission de destruction des défenses sol-air, le retrait de service à terme des systèmes d'armes allemands fera qu'on n'aura plus rien en Europe. Si nous n'avons pas la capacité de développer des missiles électromagnétiques, la suppression des systèmes de défense ennemis sol-air passe par l'utilisation de missiles de croisière et la mobilisation de moyens de renseignement permettant de les localiser. Le Rafale possède, grâce à ses capteurs électromagnétiques, une capacité permettant cette localisation, ainsi que la possibilité de les neutraliser grâce à l'AASM (Armement Air-sol modulaire).
Pourquoi les systèmes de détection électromagnétiques ont-ils été progressivement abandonnés par les armées occidentales ?
Général Denis Mercier - Ce sont plutôt les menaces sol-air qui se sont adaptées aux capacités de supériorité aérienne possédées par les flottes d'avions de combat modernes, capacités dont on a pensé qu'elles rendaient superflus ces systèmes.