Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 31 octobre 2012 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2013 — Mission défense - Audition l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine

Amiral Bernard Rogel, chef d'État-major de la Marine :

L'Adroit est un bon partenariat avec DCNS. Cela nous permet de disposer d'un bâtiment supplémentaire pour un coût réduit et d'étudier le nouveau concept d'OPV afin d'affiner nos critères quant aux remplaçants de nos différents patrouilleurs.

- l'emploi du drone embarqué Schiebel nous semble satisfaisant ;

- s'agissant des pétroliers, nous visons une flotte de 4 pétroliers ravitailleurs, qui je le rappelle remplacent 4 bâtiments de type Meuse et 5 bâtiments de soutien. On passe donc de 9 bâtiments à 5 ! On pourrait penser que nous avons les mêmes spécifications que nos partenaires européens, mais nous n'avons pas le même concept d'emploi. Nous voulons des pétroliers polyvalents qui puissent ravitailler le groupe aéronaval que nous sommes les seuls à posséder. Nous essayons de promouvoir des coopérations, mais cela n'est pas évident. On ne peut mutualiser que ce que l'on partage comme capacité ;

- sur le détroit d'Ormuz, je ne peux que faire part de votre question au sous-chef opérations de l'EMA, dont c'est la responsabilité. Rappelons cependant qu'il faut une dizaine de jours pour rallier au détroit d'Ormuz. Nous avons fait récemment un exercice commun de chasse aux mines avec les pays du Golfe et les Américains, les Britanniques et d'autres nations européennes. Nous nous préparons donc à toute éventualité ;

- sur les radars des FREMM, c'est un choix lié à la polyvalence, s'il fallait transformer ces bâtiments pour la DAMD, la question se poserait, mais actuellement le choix actuel nous donne satisfaction ;

- sur les NH90, nous avons voulu un appareil unique pour optimiser les coûts de formation, d'entraînement et d'entretien. Ils remplacent les Super frelon et les Lynx pour le sauvetage, la lutte ASM et le contre terrorisme. Je vous rappelle que les missions de sauvetage en mer concourent au maintien du savoir-faire de nos équipages, qui doivent être aptes à opérer en mer, dans les pires conditions. Je ne crois donc pas que l'on puisse dire qu'ils sont trop sophistiqués. Au-delà de tout cela, nous avons secouru 250 personnes en mer en 2011, le sauvetage en mer, par très mauvais temps, est un exercice particulièrement délicat et compliqué, et je suis rassuré d'avoir ces hélicoptères pour mener à bien ces missions ;

- sur les SMP, la question doit être réglée en interministériel. La Marine n'assure pas la protection des plates-formes pétrolières dans le golfe de Guinée dont la sécurité est assurée par les pays riverains. En revanche, dans le cadre de la lutte contre la piraterie, particulièrement dans l'Océan indien, les services du Premier ministre décident quand les navires doivent être protégés par l'Etat. Ainsi, nous avons actuellement plus d'une quinzaine d'Equipes de Protection Embarquées, composées de membres de la Marine nationale, pour l'essentiel des fusiliers-marins, qui protègent des navires français. Le SGDSN étudie la question des SMP sur les bâtiments battant pavillon français dans le cadre plus général de cette question à terre et en mer. Cette question sera également étudiée, je crois, dans le cadre du futur Livre blanc. En tout état de cause, si ces SMP devaient être autorisées, elles devraient faire l'objet d'un contrôle ou d'un agrément de l'Etat français ;

- sur la guerre des mines je suis satisfait de notre collaboration avec les Britanniques. Nous allons aboutir à un prototype, nous verrons ensuite. Il y a une dimension de souveraineté sur cette question notamment en matière de sécurisation de nos ports ;

- sur le Falcon 50, on peut tout externaliser, même la Marine ! mais quand on propose l'externalisation il faut savoir combien cela va coûter notamment pour assurer la permanence. Pour la surveillance maritime compte tenu de la montée en puissance des échanges maritimes je suis prudent.

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