Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 31 octobre 2012 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2013 — Mission défense - Audition l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine

Amiral Bernard Rogel, chef d'État-major de la Marine :

La dissuasion est et demeure l'assurance-vie de la nation. Pour sa partie océanique, c'est-à-dire les sous-marins lanceurs d'engins, nous assurons depuis 1971 la posture à la mer. Pour ce qui concerne la Force aéronavale nucléaire (Fanu), notre position n'a pas changé bien qu'elle ne soit plus permanente depuis que nous n'avons qu'un seul groupe aéroporté. Elle constitue un élément complémentaire de la Force océanique stratégique (Fost) et des Forces aériennes stratégiques (FAS) : elle présente l'avantage de la mobilité grâce à la liberté d'action que donne le porte-avions.

Je partage vos priorités géographiques. Je voudrais y rajouter l'Océan Indien qui est souligné par votre intérêt pour l'Australie. De ce point de vue, concevoir le format des armées en se demandant simplement combien il faut projeter d'hommes à combien de kilomètres n'est pas pertinent pour la Marine, il faut un autre modèle de pensée, car il importe de montrer notre pavillon partout où nous avons des intérêts. Nous avons avec des pays comme Singapour, la Malaisie, le Brésil, l'Arabie Saoudite, les EAU, d'autres, des partenariats tout à fait privilégiés. Nous devons donc être présents dans ces zones.

S'agissant de la base d'Abu Dhabi, la réponse relève du Chef d'état-major des armées, mais évidemment cette base nous crée des obligations à l'égard de nos hommes et de ce pays.

Pour ce qui concerne le coût des opérations de sauvetage en mer, de la lutte contre la piraterie, ou de la lutte contre les narcotrafiquants, il faut avoir à l'esprit que les bâtiments de la Marine exercent de façon permanente l'ensemble de ces missions en même temps que d'autres missions opérationnelles. Il s'agit parfois d'une question d'opportunité : lorsque l'occasion se présente, nos navires concourent à un sauvetage ou à une interception. D'autres fois, il s'agit de missions programmées, par exemple les hélicoptères dédiés pour le sauvetage ou les missions menées avec les Douanes contre le narcotrafic, mais en règle générale il ne s'agit que de l'une des missions des bâtiments. Pour les hélicoptères, par exemple, ils sont aussi en alerte pour les missions de contre terrorisme. Pour les bâtiments déployés en mer dans le cadre de la lutte contre le narco trafic, ils font également des missions de renseignement, de contrôle de zone voire de lutte contre l'immigration ou la pollution. Il est donc difficile de chiffrer chaque opération en tant que telle en raison de la polyvalence des bâtiments de la Marine. Pour ce qui concerne la protection antipiraterie, dans le cadre de l'opération Atalanta, ce sont les forces déployées de manière permanente en Océan Indien et les forces basées à la Réunion qui y participent : il s'agit pour la France d'une à deux frégates et de manière occasionnelle d'un avion de patrouille maritime. S'agissant des équipes de la Marine embarqués sur les navires civils, les coûts sont pris en charge par les opérateurs privés.

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