Pour répondre à M. Jean-Claude Peyronnet, si les appels d'offres lancés par la police et la gendarmerie, qui sont désormais largement mutualisés, y compris avec les douanes, respectent le code des marchés publics, on constate que les entreprises françaises sont présentes dans la quasi-totalité des marchés. Ainsi, en matière de véhicules, environ 75 % des véhicules commandés sont d'origine française.
S'agissant de la Guyane, nous avons des échanges avec la police fédérale brésilienne. Nous avons un poste d'attaché de sécurité intérieure à Brasilia. L'ouverture du pont sur l'Oyapock et la lutte contre l'orpaillage nécessitent toutefois de renforcer cette coopération. Concernant le Suriname, la coopération est plus difficile. Je devrais me rendre prochainement en Guyane afin d'étudier la situation.
La moindre présence de la gendarmerie sur le terrain s'explique surtout par la baisse des effectifs à laquelle le Gouvernement entend mettre un terme. Alors que la gendarmerie couvre une vaste zone représentant 95 % du territoire, le délai d'intervention moyen est inférieur à 30 mn. Pour autant, il est vrai que le métier de gendarme a évolué et que les contacts avec la population sont moins fréquents. Mais la délinquance a aussi changé et les forces de sécurité doivent s'adapter. Je pense en particulier aux actes de violence inacceptables commis contre les forces de l'ordre, comme en témoigne le cas des deux femmes gendarmes tuées dans le Var au cours d'une intervention.
En réponse à M. Christian Cambon, l'État finance plus de 21 000 places en CADA, ce qui représente un coût de 200 millions d'euros par an, auxquels s'ajoutent les 140 millions dévolus à l'hébergement d'urgence. Cette question est préoccupante, complexe, et représente un coût financier important pour l'État comme pour les collectivités territoriales.
Concernant l'intégration, c'est la politique d'assimilation qui a été privilégiée en France. Nous devons réussir l'intégration par le travail et le logement ! L'école, la famille, le logement et les politiques migratoires aggravant la ghettoïsation de nos villes sont une réalité. On ne peut se passer d'une réflexion sur le type d'immigration dont on a besoin, tous les gouvernements s'y essaient ! C'est pourquoi un débat au Parlement sur cette question se tiendra l'année prochaine.
Pour répondre à M. Christian Poncelet, les élus locaux sont naturellement associés à la mise en oeuvre de la politique de sécurité, élaborée localement sous l'égide des préfets.
En réponse à M. Christian Namy, il est vrai qu'il n'y a pas encore de ZSP dans des zones frontalières, mais je suis parfaitement conscient des problématiques spécifiques que l'on trouve dans les zones frontalières. Ainsi, une coopération étroite existe avec la Belgique et le Luxembourg en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants.
S'agissant d'éventuels redéploiements de zones de compétences entre la police et la gendarmerie, j'envisage de confier une mission à un député et à un sénateur sur ce sujet car je souhaite que le Parlement soit étroitement associé à cette réflexion.
Enfin, pour répondre à Mme Ango Ela, nous ne menons pas de politique différenciée entre les futurs Français vivant à l'étranger et ceux vivant sur notre sol.