Intervention de Philippe Errera

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 octobre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de M. Philippe Errera directeur de la délégation aux affaires stratégiques au ministère de la défense programme 144 « environnement et prospective » de la mission défense

Philippe Errera, directeur de la délégation aux affaires stratégiques (DAS) au ministère de la défense :

En matière de capacités de recueil électromagnétique et d'écoute, le projet satellitaire Ceres est en cours.

En matière de capacités de protection, le renforcement de l'Agence nationale pour la sécurité des systèmes d'information (Anssi) doit nous aider à rattraper notre retard. Des efforts conséquents ont déjà été engagés, depuis le précédent Livre blanc, pour la protection des systèmes gouvernementaux, mais il faut aussi faire prendre conscience aux entreprises de l'ampleur de la menace. Nous sommes certes en avance sur nos partenaires européens, mais la menace s'intensifie. L'opinion publique est focalisée sur l'espionnage et les intrusions : il y a aussi le risque d'attaque et de destruction. L'attaque qu'a essuyée Saudi Aramco a détruit des dizaines de milliers de bases de données, et le coût économique a été très lourd.

Sur la Syrie, notre objectif est de parvenir à une solution politique. Les phénomènes qui nous préoccupaient déjà il y a un an s'accélèrent. La fragmentation de l'opposition, sa radicalisation, rend le succès du Genève II plus aléatoire. Bachar el Assad se sent conforté par ces évolutions. Des manifestations purement civiles contre la dictature se sont transformées en une lutte armée puis, sur une partie croissante du territoire, en une lutte terroriste que le dictateur s'empresse de dénoncer. Tout cela est préoccupant. Nous sommes mobilisés pour aider les opposants que nous souhaitons voir jouer un rôle dans la Syrie de demain. Ils ont besoin de moyens, mais aussi d'unité et de légitimité.

Sur l'Iran, nous avons eu, la semaine dernière, des discussions à Genève. Les indications selon lesquelles l'Iran pourrait adhérer au protocole additionnel de l'AIEA, qui donne des droits d'investigation plus importants à l'Agence, ont été démenties par la délégation iranienne avant même la fin des discussions. Nous avions déjà eu ce type d'accord en octobre 2003, mais les engagements pris alors par les négociateurs iraniens n'avaient pas été suivis d'effet, puisque le Majlis avait posé d'innombrables conditions à une autorisation de ratification.

Il serait bon néanmoins que l'AIEA dispose de plus de moyens en Iran. Ce serait déjà une avancée. Le groupe des six - l'E3 plus 3 - souhaite aussi que les discussions portent sur le rétablissement de la confiance. Si l'Iran levait un peu le voile sur ses activités menées en violation des décisions du Conseil de sécurité et sur le passé, ce serait un bon signal.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion