Intervention de Philippe Errera

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 octobre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de M. Philippe Errera directeur de la délégation aux affaires stratégiques au ministère de la défense programme 144 « environnement et prospective » de la mission défense

Philippe Errera, directeur de la délégation aux affaires stratégiques (DAS) au ministère de la défense :

Ce Conseil européen est une échéance capitale. Toutes les énergies du ministère sont mobilisées. Les 18 et 19 novembre, se tiendra une réunion entre ministres des affaires étrangères et de la défense de l'Union européenne, à la suite de laquelle nous pourrons apporter une réponse plus fine à votre question. Le rapport Ashton donne des indications sur ce qu'est, pour les instances européennes, l'objectif raisonnable. Nous avons une vision un peu plus ambitieuse, en faveur de laquelle nous entendons militer. Nous souhaitons également faire avancer des projets qui n'ont pas forcément pour cadre l'Union européenne, mais sont menés par des Européens et sont utilisables pour l'Union.

Sur le volet opérations, nous souhaitons, au-delà des seuls aspects institutionnels et de la réorganisation des structures, consolider les investissements engagés sur des terrains prioritaires pour nos intérêts stratégiques. Je pense en particulier au Sahel, dont nous souhaiterions que les chefs d'Etat et de gouvernement le consacrent comme zone prioritaire. Les missions existantes, l'EUTM Mali, l'EUCAP Sahel, fonctionnent bien. C'est essentiel dès lors que des problématiques frontalières sont en jeu. Nous souhaitons également que la mission au Mali soit prolongée par une mission civile d'assistance au maintien de l'ordre dans tout le pays. On ne progressera pas tant que les Maliens ne seront pas en mesure d'assurer leur souveraineté sur l'intégralité de leur territoire.

Il est temps que la stratégie de sûreté maritime de l'Union européenne, en préparation depuis 2010, aboutisse. Les chefs d'Etat et de gouvernement devront prendre position. Nos partenaires, dont beaucoup ont des intérêts maritimes, doivent mesurer l'ampleur des défis, à commencer par la liberté de circulation. Il y a là un intérêt de sécurité que la définition d'une stratégie aidera à garder à l'esprit.

Dans les Balkans, l'Union européenne peut et doit assumer un rôle croissant en matière de sécurité. La KFOR assure pour l'essentiel des missions qui ne sont pas, stricto sensu, militaires. Ces missions, s'il ne tenait qu'à nous, pourraient être reprises par l'Union européenne. Mais beaucoup de nos partenaires, en Europe et dans l'Otan, n'y sont pas prêts. Nous ne parviendrons donc pas au consensus, mais affirmer que l'Union européenne doit prendre davantage de responsabilités dans les Balkans n'en ouvrira pas moins une perspective de long terme.

Pour ce qui concerne les capacités, nous entendons nous concentrer sur les projets qui apportent une vraie valeur ajoutée. Le centre de commandement du transport aérien d'Eindhoven, l'EATC (European Air Transport Command), vaut d'être élargi. Plus le champ des pays sera large, plus nous ferons d'économies. Parallèlement, un élargissement fonctionnel nous aiderait à muscler le ravitaillement en vol, grâce à la mutualisation.

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