Intervention de Jean-Louis Carrère

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 25 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission aide publique au développement - programme solidarité - Audition de M. Dov Zerah directeur de l'agence française de développement

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère, président :

Monsieur le Directeur général, Mes chers collègues, je suis heureux de vous accueillir, à nouveau, devant notre commission pour cette audition consacrée au projet de loi de finances pour 2012. Vous êtes à la tête du principal opérateur français de coopération au développement.

Je rappelle à nos collègues que l'AFD est à la fois un établissement bancaire de par son statut, ses méthodes et son bilan comptable, mais aussi une agence de coopération qui intervient comme bras séculier de la diplomatie française dans les pays du Sud.

L'essentiel des ressources de l'AFD provient des marchés, une part résiduelle de l'Etat, des programmes 209, pour les subventions, et 110 pour les bonifications de prêts.

La tentation est forte de vous juger à l'aune des 200 millions de subventions que gère l'agence, en ignorant les 7 milliards qu'engage la banque. Nous n'y céderons pas, en cherchant avec nos rapporteurs à comprendre et à évaluer l'activité de votre agence dans son ensemble.

C'est d'ailleurs ce que la commission a fait lors de la dernière session, en adoptant, à l'unanimité, un rapport fort documenté sur le nouveau contrat d'objectifs et de moyens de votre agence.

Je comprends que le caractère hybride de l'institution que vous dirigez présente un réel intérêt. En même temps, elle rend plus difficile la compréhension de son action.

Nous attendons donc de vous que vous nous éclairiez sur l'action de l'agence à un moment où, selon l'expression utilisée l'année dernière par les deux rapporteurs de l'aide au développement, « votre établissement est à la croisée des chemins » entre la poursuite de la croissance et la stabilisation, entre la poursuite de la diversification et la concentration.

Au-delà des crédits pour 2012, je souhaiterais que vous nous exposiez la stratégie de votre agence sur quatre points :

- l'accompagnement du printemps arabe : c'est un défi majeur : ces révolutions démocratiques ne doivent pas échouer, faute de développement économique et social. Nous devons les accompagner. Nous, l'Europe, la communauté internationale ;

- le Sahel ensuite : nous ne pouvons pas laisser cette région s'enfoncer dans le non-développement et devenir une zone de non-droit. C'est leur intérêt, c'est notre intérêt. En ce sens, l'action de l'AFD est stratégique.

- l'Afrique : en attendant un hypothétique automne africain, qu'il faudra lui aussi, le cas échéant, accompagner, l'Afrique devra faire face, vous le savez, d'ici trente ans, au défi du doublement de sa population. La croissance de ce continent devra être à la hauteur d'un défi démographique, économique, alimentaire et environnemental majeur. Le développement de ce continent de 1,8 milliard d'habitants, c'est avant tout l'affaire des Africains, mais cela risque, si la croissance n'est pas au rendez-vous, d'être aussi la nôtre.

- le réchauffement climatique : considérez-vous que l'AFD soit le principal opérateur de la lutte contre le réchauffement climatique à l'international ? Quelles sont selon vous les perspectives de la conférence de Durban ? Comment s'articule l'action de l'AFD, celle du Quai et celle du ministère du développement durable ?

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