Intervention de Jean-Louis Carrère

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 25 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Audition de M. Alain Juppé ministre d'etat ministre des affaires étrangères et européennes

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère, président :

Monsieur le ministre d'Etat, nous sommes heureux de vous accueillir pour cette audition consacrée aux crédits du ministère des affaires étrangères et européennes dans le projet de loi de finances pour 2012. Je salue la présence de votre nouveau directeur de cabinet, M. Jérôme Bonnafont, dont nous avons apprécié les qualités en tant qu'ambassadeur à New Delhi. En dépit d'une actualité très riche, nous limiterons cette audition à la préparation du budget. Vous serez condamné à revenir devant notre commission pour une audition consacrée à l'actualité internationale. Je proposerai également à la conférence des présidents d'inscrire à notre ordre du jour un débat de politique étrangère auquel pourront participer l'ensemble de nos collègues.

Les crédits de votre ministère sont regroupés au sein de la mission « Action extérieure de l'Etat ». Il s'agit des programmes 105 « Action de la France en Europe et dans le monde », 151 « Français à l'étranger et affaires consulaires », et 185 « Diplomatie culturelle et d'influence ». Il faut y ajouter le programme ponctuel qui concerne notre présidence du G8 et du G20. Nous n'aborderons pas le programme 209 « Solidarité à l'égard des pays en développement » de la mission « Aide publique au développement », puisque nous entendrons jeudi M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération.

C'est devenu une banalité de dire que votre budget s'inscrit dans un contexte où la crise économique et financière et l'impérieuse nécessité de redresser nos finances publiques imposent leurs contraintes. Je vais laisser à nos rapporteurs le soin de vous interroger précisément sur les évolutions de votre budget. Dans le Livre blanc de 2008 sur la politique étrangère de la France, vous écriviez que nous avions atteint l'étiage. Déjà ! M. Hubert Védrine partage, je crois, ce diagnostic. Pouvons-nous concilier l'indispensable redressement de nos finances publiques, condition évidente de notre indépendance, et la préservation d'un outil diplomatique tel que le nôtre ? Je me pose la même question en matière de défense, et j'ai l'impression, dans un cas comme dans l'autre, que l'on nous propose des budgets d'attente, rendez-vous étant pris pour la seconde moitié de 2012.

Nous disposons d'un outil diplomatique de premier ordre. Sa performance, son efficacité, nous avons pu en juger en Côte-d'Ivoire ou en Libye. Les propositions de la France comptent au Conseil de sécurité, en Afghanistan, en Afrique. Au-delà de ces opérations très médiatisées, nous voyons à travers les télégrammes le travail quotidien fait par chacun de nos postes et par l'administration centrale. Cette influence française retrouvée est d'autant plus nécessaire que la mondialisation rend notre pays toujours plus interdépendant. Il nous faut donc agir plus efficacement au-delà de nos frontières traditionnelles, fussent-elles celles de l'Europe. Cette fonction si importante pour nos intérêts coûte 2,9 milliards d'euros, soit 1 % des dépenses globales.

Votre budget diminue de 1, 2 % à structure constante. Votre force de conviction et votre position au sein du Gouvernement ont permis des arbitrages favorables sur les suppressions de postes et les contributions aux opérations de maintien de la paix et au Fonds européen de développement. Mais cela ne suffit pas à inverser la trajectoire. Pouvez-vous nous dire à quel niveau d'étiage nous sommes ?

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