Intervention de Claude-France Arnould

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 5 décembre 2012 : 1ère réunion
Audition de Mme Claude-France Arnould directrice exécutive de l'agence européenne de défense aed

Claude-France Arnould, directrice exécutive de l'Agence européenne de défense (AED) :

Je dirai à M. Daniel Reiner que ce qu'il dit est tout à fait juste, mais que nous devons faire avec. On reproche aussi beaucoup aux Français de ne pas pousser. Les Polonais, qui jouent un rôle de plus en plus important, ont par exemple pris des risques pendant leur présidence de l'Union. Mais ils ne s'attendaient pas à un veto britannique et ils auraient souhaité que les Français les soutiennent davantage. La réintégration de la France dans le commandement militaire intégré a levé les soupçons sur le fait que notre pays instrumentalisait l'Europe de la défense pour poursuivre une politique propre.

Sur la méthode, on peut toujours faire des efforts pour essayer d'être moins irritant, mais il faut, je crois, assumer les critiques vis-à-vis de qui agit plutôt que de renoncer à avancer et faire avancer.

En effet, la bonne surprise vient des petits et moyens pays européens et en particulier des pays nordiques. Ceux-ci ont mis en place un battle group d'une grande qualité, parfaitement entraîné, et sont très frustrés qu'on ne l'utilise pas. Les Autrichiens ont été présents au Tchad. Ils sont les principaux contributeurs en Bosnie. Par ailleurs, il faut aussi beaucoup travailler avec les Italiens et les Espagnols qui sont des partenaires très importants. Finmeccanica compte en Europe.

A M. André Trillard, je répondrai qu'effectivement nous avons mis en place une plate-forme pour vendre les surplus de gouvernement à gouvernement, « e-Quip » nous proposons uniquement un portail aux Etats membres permettant de publier les excédents en matière d'équipements, selon des modalités évidemment sécurisées

Se pose, en parallèle, la question d'un mécanisme européen équivalent aux Foreign Military Sales américain ou à l'initiativeC17 » pour les avions de transport, c'est-à-dire un service clef en main qui fournisse non seulement l'équipement, mais aussi la formation des pilotes et le maintien en conditions opérationnelles. C'est bien évidemment compliqué, mais il faut y réfléchir.

A M. André Vallini, je dirai que ce sont les petits pays qui sont les plus allants dont certains pays neutres comme l'Autriche ou l'Irlande, à condition toutefois de ne pas les mettre en difficulté sur leur neutralité vis-à-vis de leur opinion publique. Ces pays-là n'ont du reste pas le choix car leur participation à l'Agence européenne de défense ou d'une façon plus large aux initiatives de l'Europe de la défense leur permet de justifier le maintien d'une politique de défense nationale. Je répète également que la Pologne est une bonne surprise, que l'Italie a une industrie importante et qui compte et que l'Espagne est très européenne et a de grandes ambitions politiques pour l'Europe, même si elle traverse des difficultés financières en ce moment.

Pour les Pays Baltes, la Géorgie a été un choc important quant à la mesure de ce que l'OTAN peut faire ou non. Ils se sont aperçus que les Européens sont les seuls à avoir agi concrètement en faveur de la Géorgie. Ce sont eux qui ont négocié avec la Russie, qui ont obtenu un cessez-le-feu et ont déployé une mission d'observation. Ils se sont plus engagés dans la PSDC et sont potentiellement intéressés à accroître leur participation, par exemple sur des sujets comme la cyberdéfense.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion