C'est la faute de tout le monde et de personne. L'organisation interne aboutissait à cette contradiction : recrutements et financement des rémunérations étaient indépendants. C'est ce qui arrive lorsqu'il n'y a pas d'organisation unique. Le patron d'une armée avait naturellement tendance à recruter sans tenir compte de la contrainte globale. C'est pourquoi j'ai donné au secrétariat général pour l'administration (SGA) du ministère, et au directeur des ressources humaines en particulier, la responsabilité globale sur le recrutement et sur le paquet des rémunérations. Des officiers supérieurs en retraite s'en sont offusqués publiquement : « le pouvoir revient aux civils », affirment-ils. Je réponds à cela : à chacun son métier. La réorganisation est le produit d'une quarantaine de réunions menées depuis 2012 pour mettre fin à une irresponsabilité collective, dont Louvois est la dérive extrême, mais qui concernait aussi les bases de défense ou les questions de personnel. Citons par exemple le pourcentage d'officiers, passé de 15,5% en 2008 à 17% après la déflation. Cela ne peut pas rester ainsi.