Oui, c'est une réalité, les recettes exceptionnelles ne sont par nature pas des financements renouvelables indéfiniment. Nous disposerons toutefois de 5,9 milliards d'euros jusqu'en 2019. Au-delà, il faudra financer les dépenses militaires par une remontée du « socle » des ressources budgétaires. Les ressources exceptionnelles ne peuvent financer que de l'investissement, ce qui est à la fois un avantage et une faiblesse.
J'ai présenté le Livre blanc aux 700 cadres du ministère de la défense, et encore hier aux futurs chefs de corps de l'armée de terre. Beaucoup s'attendaient à pire, même si les contraintes budgétaires ne sont naturellement pas réjouissantes. Les déflations d'effectifs soulèvent des inquiétudes. D'un autre côté, les militaires voient les contractions parfois brutales que subissent les outils de défense de certains de nos voisins européens, je pense en particulier à l'Italie ou à l'Espagne, ou à ce qui se prépare au Royaume-Uni. Je leur dis que notre projet a sa cohérence, et qu'il nous permet d'accomplir nos missions. Ce qu'ils veulent c'est de l'opérationnel et des moyens d'accompagnement tant pour les personnels qui quitteront les forces que pour les territoires qui seraient éventuellement touchés par de nouvelles mesures de restructuration.