Intervention de Christian Sautter

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 5 novembre 2014 : 2ème réunion
Réforme territoriale — Table ronde sur les relations entre les associations et les collectivités territoriales

Christian Sautter, président de l'association France active :

Les associations ont horreur du flou. Or, si la phase de transition est trop longue et floue, de nombreuses associations de terrain pourraient disparaître. La clarté s'impose donc. Vous avez évoqué, madame Blandin, le chiffre de 18 milliards d'euros, mais je ne connais pas cette évaluation.

Certaines associations ayant moins de financements publics s'orientent vers des modèles d'entreprises associatives. Il s'agit alors de vendre des prestations de services et d'ailleurs à France Active nous prêtons de l'argent pour ces projets. Je crois qu'il est très important de prendre conscience de la guerre de mouvement qui est en cours : les entreprises privées pénètrent aujourd'hui en force dans un domaine qui était uniquement associatif. En ayant développé le recours à la procédure des appels d'offres, les collectivités territoriales ont accentué ce mouvement. La réhabilitation de la subvention me semble donc extrêmement positive. Je rappelle également que les associations cherchent aussi à trouver des financements complémentaires auprès des usagers.

S'agissant de la compétence générale, l'important c'est qu'il y ait des chefs de file, que tout le monde ne fasse pas la même chose. Découper des territoires juridiquement étanches représenterait un recul.

M. Lozach a insisté sur un point très important, à savoir que l'innovation, qu'elle soit sociale, environnementale ou technologique - je pense en particulier au numérique - n'entre pas dans ces catégories très rigides. Mais, je le répète, la vie est désordonnée et les plantes ne poussent pas spontanément alignées. La vie est compliquée mais je la trouve pour ma part assez joyeuse.

Je répondrais à M. Leleux que l'important n'est pas de mettre de l'ordre mais de mettre en mouvement. Tout ne va pas venir de l'État ou des collectivités territoriales. La société civile est pleine d'initiatives, les jeunes en particulier : il faut chercher les champignons sous les feuilles mortes !

En revanche, je suis convaincu de l'importance que revêt l'évaluation des actions mises en oeuvre. Il faut développer la culture du résultat, en vérifiant la réalisation des engagements, qu'il s'agisse, par exemple, du nombre d'emplois créés, concerts réalisés ou personnes âgées aidées. Le souci de l'efficacité de l'action des associations est encore insuffisant. Il faut regarder concrètement le résultat des interventions trois ans plus tard.

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