Commission de la culture, de l'éducation et de la communication

Réunion du 5 novembre 2014 : 2ème réunion

Résumé de la réunion

Les mots clés de cette réunion

  • associatif
  • associative
  • clause
  • partagée

La réunion

Source

Au cours d'une première séance tenue dans la matinée, la commission organise une table ronde sur les relations entre les associations et les collectivités territoriales. Sont entendus :

- M. Christian Sautter, Président de l'association France active ;

- M. Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Nous sommes réunis aujourd'hui pour une table ronde consacrée à l'évolution des relations entre les associations et les collectivités territoriales dans le cadre de la réforme territoriale, organisée à l'initiative de notre collègue Jacques-Bernard Magner, rapporteur pour avis des crédits de la jeunesse et de la vie associative.

Les départements, spécialistes de l'action sociale de proximité, soutiennent activement les associations intervenant auprès des jeunes et des familles en difficulté ou en rupture. Or, il est prévu dans le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République que les départements transfèrent ou délèguent aux métropoles, lorsqu'elles existent, une partie de leurs compétences, dont l'aide à la jeunesse en difficulté. Il sera intéressant de recueillir le sentiment de nos invités, MM. Christian Sautter, président de l'association France active et Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif.

J'ajoute que les secteurs de la culture, du sport, de la jeunesse et de l'éducation populaire ont traditionnellement été caractérisés par l'importance des financements croisés provenant des différents niveaux de collectivités territoriales qui disposent d'une compétence partagée dans ces domaines. Le projet de loi entend renforcer la lisibilité de l'intervention des collectivités territoriales dans ces secteurs par la mise en place facultative de guichets uniques pour l'ensemble des aides et subventions qu'elles attribuent. Nous pourrons nous interroger sur la pertinence et la faisabilité d'un tel dispositif.

Je laisse sans plus tarder la parole à nos invités, avant que notre rapporteur, Jacques-Bernard Magner, puisse vous interroger puis que le débat s'engage avec l'ensemble de nos collègues.

Debut de section - Permalien
Christian Sautter, président de l'association France active

Les relations entre les associations et les collectivités locales sont un sujet très important pour notre association. Les relations sont très étroites et si le système évolue, il faudra être très vigilant.

Le réseau France active a été créé en 1988 par la Caisse des dépôts et consignations et la Fondation de France avec l'idée fondatrice d'accompagner et de financer les chômeurs qui créent leur propre entreprise. 5 500 chômeurs ont été concernés l'année dernière. Et pour permettre à ceux qui ne pouvaient pas créer leur propre entreprise, on leur a permis de rejoindre des entreprises d'insertion qui sont devenues peu à peu des entreprises solidaires afin de leur permettre de reprendre pied dans la vie active avant de retourner dans des entreprises classiques.

L'an dernier, nous avons soutenu plus de 1 000 entreprises solidaires qui ont accompagné et financé des personnes en difficulté. Parmi celles-ci 750 sont des associations et environ 150 des coopératives, le mouvement associatif constituant l'essentiel des bataillons pour la création de l'emploi et le développement économique de proximité.

Dans ces entreprises solidaires, 15 % appartiennent au secteur culturel et 7 % relèvent du secteur de l'éducation populaire.

Nous avons deux activités principales en direction des associations. Tout d'abord, nous avons une activité de conseil. C'est très important d'aider les associations à se professionnaliser, avoir une gestion plus rationnelle. Nous assurons un tiers des dispositifs locaux d'accompagnement (DLA). Dans ce cadre-là, nous avons conseillé un millier d'associations.

Deuxièmement, nous aidons les associations, une à une, à construire un projet économique et financier, soit en leur prêtant de l'argent, soit en nous portant garant auprès du système bancaire. Elles passent devant un comité d'engagement où il y a, entre autre, des représentants du monde associatif. Je remarque que la réticence des banques diminue grâce à cette garantie et aussi au fait qu'il y a un taux de réussite dans 96 % des cas. En cas de problème, nous remboursons à la banque la moitié des sommes restant dues.

Les collectivités locales jouent un rôle essentiel grâce à leur expertise. Nous payons 550 salariés du réseau France active. Les collectivités territoriales assurent la moitié du financement de nos 41 fonds territoriaux et constituent donc un soutien indispensable. En cas de réforme territoriale, que va-t-il se passer ? Notre réseau est un réseau parmi d'autres. Fédérer les compétences sur le terrain, c'est facile quand les compétences existent.

Il faut éviter une longue période de l'entre-deux systèmes, les associations étant des êtres fragiles. Dès qu'il commence à y avoir du retard, cela pose des difficultés en termes de trésorerie. Or, le soutien des banques est limité et couteux.

Je vous demande de faire attention à de trop longues périodes de transition qui peuvent blesser ces structures fragiles. J'ajoute que les associations dans le domaine culturel sont particulièrement fragiles car elles sont moins installées que dans le domaine médico-social et que l'on y trouve beaucoup de bénévoles, de salariés précaires et elles ont peu de ressources permanentes et régulières comme les associations sportives. Soyons prudent si l'on change de dispositif !

Sur la question du guichet unique, il existe déjà une plateforme d'information informatique, au niveau du département ou de la métropole tout à fait satisfaisante. La création du guichet unique risque d'être longue à mettre en place.

Ma priorité, ce sont les usagers ! Cherchons dans la réforme territoriale ce qui est bon pour les associations car elles sont fortement créatrices d'emploi et de lien social. Le réseau France active est à la disposition sur le terrain des conseils généraux, des départements, et des métropoles avec lesquelles nous avons des rapports contractuels étroits. Nous sommes un réseau de proximité à la disposition des collectivités territoriales.

Debut de section - Permalien
Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif

Le Mouvement associatif que je représente aujourd'hui est une organisation nationale de l'ensemble du monde associatif destinée à structurer la parole des associations et à servir d'interface entre celles-ci et les pouvoirs publics, et notamment les élus. Pendant longtemps les réseaux associatifs se caractérisaient par des organisations verticales propres à leurs domaines d'intervention (sport, sanitaire et social ou culture) Au début des années 2000, les grands réseaux se sont regroupés en une Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) que nous venons de rebaptiser Le Mouvement associatif, afin de bien marquer notre vocation à représenter l'ensemble du monde associatif.

S'agissant des conséquences attendues de la réorganisation territoriale sur la vie associative, je dirais qu'elles sont différentes selon que les associations oeuvrent au niveau local (c'est ce que j'appelle le bloc 1), au niveau régional ou départemental (bloc 2) ou au niveau national ou international (bloc 3).

80 % des associations sont strictement bénévoles et la majorité d'entre elles ont une action au niveau communal ou intercommunal.

L'impact pourra être organisationnel et nécessiter un changement de culture, aussi bien pour les collectivités que pour les associations. D'une part, c'est le financement unique qui passera pour vertueux, alors qu'aujourd'hui le plurifinancement est plus valorisé. D'autre part, les financeurs seront plus proches, ce qui peut avoir une influence sur des décisions risquant d'être moins impartiales.

L'impact pourra aussi être financier : les communes garderont la capacité juridique de financer les associations, qui les solliciteront plus pour obtenir ce que les autres collectivités ne financeront plus. La fin des financements régionaux et départementaux pour les actions locales accroîtra une tension déjà palpable, comme le montrent les travaux de Viviane Tchernonog.

J'évoquerai rapidement les associations nationales et internationales, pour qui les conséquences de la loi seront indirectes et provoquées par les difficultés attendues de leurs échelons régionaux et départementaux.

Ce sont, en effet, les associations de niveau départemental qui seront sans doute les plus touchées. Parmi elles, nous devons distinguer les associations agissant dans le champ des compétences partagées de celles qui n'entrent pas dans ce champ.

Pour les premières, la perspective des guichets uniques peut paraître intéressante, dans la mesure où ceux-ci devraient permettre de mobiliser les partenaires et financeurs de façon plus systématique et plus méthodique et de gagner en efficacité et en cohérence, à condition, toutefois, que les associations soient consultées lors de la mise en place de ce dispositif.

L'inconvénient de cette nouvelle approche est que les financements concernent plus les actions des associations que les associations elles-mêmes, qui ont cependant besoin d'être soutenues dans leurs temps de réflexion, d'expérimentation et de défrichage.

Nous risquons aussi de voir des collectivités moins proactives et plus centrées sur leurs compétences obligatoires.

Enfin, les décisions de soutien risquent, par ailleurs, de devenir moins audacieuses et trop conformes à un modèle, « l'harmonisation des critères » étant quelque peu problématique.

S'agissant des associations dont l'action n'entre pas dans le champ des compétences partagées, le danger me semble plus grave. Si elle est mise en oeuvre de façon aveugle, la suppression annoncée de la clause de compétence générale interdira purement et simplement aux conseils généraux et aux conseils régionaux de financer des associations en dehors de leurs compétences identifiées. Or, qu'elle concerne la jeunesse, l'éducation populaire, la famille ou encore la ruralité, l'essence même de l'action associative est d'être transversale. Les associations doivent cependant être financées par le niveau territorial correspondant à leurs actions, car elles ont une fonction primordiale d'organisation et d'interface entre les pouvoirs publics et les populations. Parce qu'en tant qu'élément incontournable du dialogue civil, la vie associative est consubstantielle de notre organisation socio-économique, le Mouvement associatif propose de l'identifier comme une quatrième compétence partagée, au côté de la culture, du sport et du tourisme.

Tout, et son contraire, a été dit sur la clause de compétence générale, les postures des différentes associations, ainsi que celles des politiques, étant pour le moins contrastées.

On a pu entendre que la suppression de cette clause permettra une affectation plus claire des compétences de chaque strate, des économies substantielles dans les dépenses des collectivités, ainsi qu'une meilleure visibilité de qui finance quoi.

Ces affirmations me semblent largement remises en cause par l'observation du terrain. Si je prends l'exemple du conseil régional de Picardie, je constate qu'au-delà des compétences exclusives ou obligatoires (formation professionnelle et apprentissage, lycées, transports représentant 69 % du budget), des compétences dites intermédiaires (aménagement du territoire et action économique : 14 %), des compétences partagées (culture, sport et tourisme : 5 %) et du cas particulier des maîtrises d'ouvrage déléguées par l'État, seul 7 % du budget régional, soit 70 millions d'euros, sont consacrés à des actions entrant clairement dans le cadre de sa compétence générale. En outre, ces actions qui concernent l'enseignement hors lycée, les loisirs, la santé et l'action sociale ou la vie associative, sont des actions à fort rendement car à forte valeur ajoutée.

Faut-il pour autant maintenir la clause générale de compétence ? Ce n'est pas la position du Mouvement associatif, à condition toutefois, on l'a vu, que la vie associative devienne une compétence partagée.

Pour conclure, je voudrais répondre aux questions qui nous ont été adressées avant cette réunion.

Sur la question du transfert des compétences départementales aux métropoles, je suppose qu'il ne peut y avoir de réponse unique. L'important pour nous est que des services administratifs dédiés à la vie associative existent et qu'ils soient gérés de manière transversale. Or certains conseils généraux se sont dotés de ce type de service et d'autres non. Il en est de même pour les métropoles. Identifier la vie associative permettra de résoudre la question, pour peu que les moyens financiers soient réels et perdurent.

J'ai déjà répondu sur les compétences partagées et le guichet unique, mais je souhaiterais revenir sur la notion d'harmonisation des critères qui me paraît dangereuse : il convient au contraire que les critères de chaque niveau de collectivité soient spécifiques, faute de quoi les compétences partagées ne se justifieraient plus.

Enfin, je dirais que la question des conditions d'attribution des subventions aux associations et leur compatibilité avec la réglementation européenne a été clarifiée par la loi sur l'économie sociale et solidaire, qui a donné un statut juridique à la subvention. La charte et ses déclinaisons territoriales constituent le cadre des échanges entre les pouvoirs publics et la vie associative : chacun doit maintenant se l'approprier et la faire vivre.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques-Bernard Magner

Merci, Madame la Présidente, d'avoir accepté le principe de cette table ronde et merci à nos interlocuteurs pour avoir planté le décor d'une réforme qui bouleversera sans doute le paysage des associations quelle que soit leur importance et même si elle n'aura pas le même impact pour toutes et que la suppression de la clause de compétence générale est inévitable.

Beaucoup d'associations fonctionnent sur la base de contrats d'objectifs conclus avec les différents niveaux de collectivités territoriales et avec l'Etat. Cela signifie qu'elles sont engagées pour plusieurs années Mais la nouvelle organisation territoriale perturbera davantage le fonctionnement : ne craignez-vous pas qu'au niveau local, les communes et communautés de communes soient confrontées à de très fortes demandes. Je constate qu'elles ne disposent pas nécessairement des moyens fiscaux pour assurer le financement des multiples associations locales. En tant que responsable associatif et élu local, je constate également que le fonctionnement des associations n'est pas assuré par la région, qui ne dispose pas encore de la compétence, ni par le département, dont les moyens diminuent. 2015 va constituer un véritable trou d'air : nous sommes à une période médiane ; tout le monde est dans l'expectative.

Mais n'oublions pas que le monde associatif regroupe des milliers d'associations, que font vivre des millions de bénévoles. Il ne faut pas que tous baissent les bras face à un système jugé trop complexe et, au moment où nous allons devoir nous prononcer sur la nouvelle organisation territoriale, en fin de compte, la pression s'exercera sur les communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Léonce Dupont

Les besoins sont illimités et il est utile de savoir comment les collectivités territoriales peuvent y répondre. Cette question renvoie au problème des finances disponibles de chaque niveau de collectivités. Dans le contexte de baisse des dotations de l'Etat, contrairement à ce qui a été dit, la question n'est pas que les conseils généraux ne veulent plus mais qu'ils ne peuvent plus financer. Il est d'ailleurs très difficile de clarifier les compétences sans connaître les moyens financiers qui vont avec. Je crois que nous raisonnons aujourd'hui dans un contexte budgétaire fantastiquement tendu, ne serait-ce qu'en raison de l'augmentation des dépenses de solidarité. Cette situation nous impose des choix dramatiques, qui concernent les champs d'intervention non obligatoires des départements. L'absence de lisibilité de la réforme est très dommageable.

Ma seconde observation concerne le modèle économique des associations. Celles-ci se sont saisies de dispositifs nationaux avantageux mais temporaires et sans garantie de financement. De sorte que lorsque les financements se raréfient, les associations se retournent vers les collectivités territoriales afin qu'elles se substituent au financeur précédent, en mettant en avant les risques que ferait peser la fin de leurs interventions, par abandon d'une activité ou en termes d'emploi. De plus, les conventions collectives qui régissent les associations sont parfois dommageables à la poursuite de leur activité, car trop exorbitantes du droit commun, et, en définitive, se retournent contre elles. Ainsi, dans le secteur social, certaines associations étaient déjà passées aux 35 heures avant le vote de la loi. Dès lors, certains salariés ont souhaité maintenir ce qui leur apparaissait comme un avantage, de sorte que la durée hebdomadaire du travail est passée à 32 heures 30, ce qui a alourdi le coût des prestations assurées par les associations qui les emploient. Mais les collectivités territoriales ne disposent plus de la marge de manoeuvre qu'elles pouvaient utiliser à l'époque. Même si nous ne disposons pas de lisibilité sur les modalités de la nouvelle organisation territoriale et que j'ai bien entendu les remarques que nos interlocuteurs ont formulées quant à la période de transition pour sa mise en oeuvre, je crains que les collectivités territoriales soient conduites à des choix dramatiques, qui pourront aller jusqu'à entraîner la cessation d'activité de certaines associations.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Merci, monsieur Dupont. Nous allons prendre plusieurs questions.

Debut de section - PermalienPhoto de Maryvonne Blondin

Les deux interventions précédentes reflètent bien notre inquiétude. C'est une grosse préoccupation au sein des conseils généraux compte tenu des temps difficiles vers lesquels nous nous dirigeons. J'aurais à ce titre une question pour M. Sautter. Vous dites financer la réinsertion des chômeurs par le biais associatif. Depuis 14 ans que je préside la fédération locale contre l'exclusion en Bretagne, je n'ai jamais entendu parler de « Bretagne Active ». Le conseil général aide les chômeurs notamment en faisant des études de faisabilité de projet pour obtenir des financements mais dans ce domaine, je n'ai jamais entendu parler de France Active.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bonnecarrere

Concernant la réforme NOTRe et notamment la clause de compétence générale, je trouve vos propos très balancés. Ainsi, M. Sautter, j'aurais deux questions. Premièrement, s'il n'y avait plus de clause de compétence générale, à qui le monde de l'insertion devrait-il être rattaché ? À la commune du fait de la proximité d'action, au département de par l'aspect social de l'action, à la région compte tenu de son rôle économique ? Deuxièmement, existe-t-il une plateforme Internet qui fonctionne bien et puisse servir d'exemple ?

Debut de section - Permalien
Christian Sautter, président de l'association France active

Alors permettez-moi de vous confirmer que Bretagne Active existe bien. Elle est d'ailleurs active dans chacun des départements mais contrairement à d'autres, nous communiquons peu sur notre action. Je m'engage à corriger cette défaillance.

Vous me demandez à quel niveau de collectivité devrait être rattachée l'insertion. Il s'agit d'une économie sociale et solidaire qui comprend environ 1 000 entreprises. Leur modèle est hybride. Les associations culturelles peuvent par exemple créer de l'emploi donc être économiquement vertueuses mais elles ont aussi un aspect social. Ainsi, le réseau associatif à des raisons de passer des contrats en fonction de la compétence concernée. Il faut donner des réponses cohérentes avec le terrain plutôt que de procéder à un découpage en tranche. La vie sociale et solidaire ne peut pas être découpée en rondelles juridiques. À vos questions juridiques je donnerai donc une réponse pragmatique.

Nous sommes financeurs solidaires vers l'emploi. Il y a d'ailleurs tout un champ d'innovation dans le domaine agri-rural. Avec l'appui des régions nous aidons la vie économique à redémarrer et passerons des contrats séparés si les compétences sont séparées. Il faut être pragmatique : nous nous attarderons sur ceux qui souhaitent s'appuyer sur un réseau associatif pour permettre à des chômeurs un retour vers le marché du travail. Il s'agit d'un investissement sur l'humain. Dans la plupart des régions, nous fournissons beaucoup d'informations comme par exemple dans le cas de la mutualisation et de ses différences avec les fusions. Les associations connaissent souvent très mal les différences de procédures, ce qui peut créer une méfiance. Il faut aussi dire que la fusion des structures conduit à mettre un chapeau au-dessus de ces dernières et donc à recruter. Il n'y a pas d'économie notable à la clé. Nous sommes en faveur d'une coopération s'il y unité de projet mais la fusion des structures ne nous semble pas judicieuse.

Debut de section - Permalien
Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif

Bien évidemment, le transfert de compétences suppose le transfert des moyens correspondants. Le problème fondamental est de savoir où se trouvent ces moyens, où est la marge de manoeuvre, où est la capacité à lever l'impôt pour les différents niveaux de collectivités. La seule réponse que nous avons, en tant qu'associations, est une posture tactique. La réforme territoriale risque de créer des compétences négatives. Se présentent alors au monde associatif deux options : soit nous militons pour le maintien de la clause de compétence générale mais, dans ce cas, le débat semble perdu d'avance ; soit nous demandons que la vie associative soit inscrite comme compétence partagée, ce qui permettra de créer un filet de sécurité qui permettra aux élus de continuer à financer des actions qui répondent bien aux besoins de vos territoires.

Bien souvent, les associations sont de fait des sous-traitants des pouvoirs publics. Le modèle économique des associations est donc intimement lié à la faculté des collectivités territoriales de faire appel à l'intervention des associations ou d'assumer directement la mise en oeuvre de politiques publiques. En ces temps de réduction des moyens des conseils généraux et régionaux, ce sont généralement les sous-traitants qui sont les premiers à en faire les frais.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Léonce Dupont

Nous sommes en train d'étudier s'il ne faut pas ré-internaliser un certain nombre d'activités dans la structure départementale en raison d'une inflation des conventions collectives telle qu'elle engendre un grand différentiel de coûts. C'est sous cet angle là que je vous interrogeais, pour savoir si vous rencontriez les mêmes difficultés pour définir le modèle économique le plus efficace.

Debut de section - Permalien
Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif

Je ne suis pas spécialiste du secteur sanitaire et social, mais nous observons qu'un certain nombre d'associations déposent le bilan et disparaissent. Le privé lucratif ne manque pas d'intervenir sur ce segment parce qu'il n'est pas soumis aux mêmes conventions collectives, ce qui peut affecter la qualité de l'assistance fournie et le temps accordé par un travailleur social à la personne auprès de laquelle il intervient, dès lors qu'il lui importe d'abord, étant payé à la tâche, de réaliser la quantité de travaux qui lui est assignée dans un délai restreint. Face à cette réalité, notre posture est double : on résiste et on s'adapte. Les conséquences sont moins problématiques pour les prestataires de ce service que pour les gens auxquels nous rendons ce service. Nous n'avons pas les clés des moyens publics à disposition.

La principale difficulté du monde associatif, contrairement au monde consulaire, c'est notre incapacité à générer les ressources nécessaires au financement de nos organisations collectives. L'organisation de nos différents échelons passe par la contribution des pouvoirs publics. Nous n'avons de cesse de réclamer un cadre législatif qui obligerait l'ensemble des associations à contribuer de façon minime à l'organisation de leur implantation départementale ou régionale. Comment fait le monde de l'entreprise ? Il lève une taxe. Une entreprise est soumise à une contribution obligatoire à la chambre de commerce et d'industrie (CCI). Nous avons manqué l'occasion de l'inscrire dans la récente loi sur l'économie sociale et solidaire, pour laquelle nous avions réclamé l'instauration d'un prélèvement obligatoire de l'ordre d'un euro par salarié et par mois, prélevé par l'Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF), afin que cette manne revienne à l'organisation collective aux niveaux départemental et régional. Nous n'avons pas réussi, la classe politique étant hostile à l'addition de nouvelles taxes. Mais, dans le même temps, les élus locaux nous rappellent qu'ils n'ont plus les moyens de nous financer. À ce stade, on bricole, ce qui nous laisse au final moins de temps pour négocier avec les responsables des collectivités territoriales, de faire passer des messages et de faire entendre des réalités qui, si elles ne sont pas anticipées, arrivent violemment. En Picardie, nous sommes quatre au sein du Mouvement associatif à coordonner un réseau de près de 30 000 associations...

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Christine Blandin

N'y a-t-il pas contradiction entre nos deux orateurs, avec deux demandes tout aussi légitimes :

- d'une part, une transition rapide pour que les associations ne souffrent pas ;

- et, d'autre part, plutôt faire de la compétence générale une perspective à terme en laissant le temps aux collectivités territoriales de se saisir du problème et de s'organiser en conséquence ?

Le collectif des associations citoyennes s'inquiète d'une réforme dans un contexte budgétaire où il y aurait, au travers du pacte de responsabilité à tous les étages (État, grandes collectivités, communes...), 18 milliards d'euros en moins pour les associations. Ce chiffre vous paraît-il juste ?

Une chercheuse, Viviane Tchernonog, a réalisé un travail sur les missions des associations qui révèle que, de plus en plus, les associations se transforment en prestataires de service autofinancés, répondant à des appels à projets, professionnalisés. Ce qui laisse entendre la mort d'une granulométrie fine de ce qui se fait au plus près des quartiers. Ne risque-t-on de faire tomber tout ce qui est cohésion, prévention de la violence, de la discrimination et du racisme ?

Vous avez proposé que la vie associative glisse en compétence générale, c'est une bonne idée, mais n'y a-t-il pas pertinence cependant de la définition d'un niveau maximum d'intervention ? Sur les plans budgétaires, des ressources humaines et des types d'actions, certaines structures associatives sont puissantes et s'imposent comme de véritables prestataires de service, quand d'autres interviennent au plus près des quartiers ou des campagnes. Pourrait-on imaginer un plafond ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Je me demande si le débat sur la clause de compétence générale n'est pas, au fond, un débat de principe sur le « pour ou contre la clause de compétence générale ». La réalité mériterait d'être plus nuancée, et le débat plus bordé. Quand on se présente comme un défenseur de cette clause, on est aussitôt accusé d'être opposé à la clarification des compétences. Or, il est possible de progresser en matière de clarification des compétences, en confiant par exemple aux régions, en relation avec les intercommunalités, l'ensemble du champ des activités économiques ; en revanche, le principe même de la clause de compétence générale permet d'introduire de la souplesse dans le fonctionnement quotidien des collectivités territoriales. Un exemple caractéristique : la déclinaison concrète sur le territoire de la révolution numérique. Sans cette clause, en matière de couverture territoriale, pour le haut et très haut débit et la téléphonie mobile, on serait encore très en retard.

En ce qui concerne la légitimité du tissu associatif, il est difficile de mesurer l'impact associatif de la réforme territoriale qui s'annonce. Le problème de fond est bien celui du fonctionnement démocratique. La démocratie a besoin des corps intermédiaires entre les citoyens et l'État, c'est tout aussi vrai pour les associations que pour les partis politiques ou les syndicats. Si on fragilise le tissu associatif, on fragilise le bon fonctionnement de notre démocratie.

Ne faudrait-il pas, selon vous, un traitement différencié selon les champs d'intervention du tissu associatif ? Prenons l'exemple de l'enjeu crucial du maintien à domicile des personnes âgées : 500 associations ont disparu il y a deux ans en France dans ce secteur. C'est bien le tissu associatif qui permet la couverture territoriale de ce service à la population. Là où les associations disparaissent, le relais est pris par le secteur marchand, mais à la condition que la rentabilité soit possible et que la densité de population soit suffisante.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Leleux

Le débat est intéressant dans le contexte de la réforme territoriale qui va prochainement être examinée au Sénat. Je crois que nous sommes confrontés à la nécessité de mettre un peu d'ordre dans un monde qui a profondément muté ces 20 dernières années. Il est devenu indispensable de rendre la politique l'égard du monde associatif plus lisible et plus efficiente.

Je pense que le monde associatif est souvent en avance sur le monde politique dans la perception de la société. Mais nous avons assisté à son inflation non maîtrisée. C'est pourquoi une clarification est devenue indispensable afin de faciliter l'action, mais aussi l'évaluation de ce monde associatif. Et nous devons pour cela assumer quelques vérités, notamment à charge pour les collectivités territoriales, responsables de cette prolifération, le politique ayant abandonné le terrain souvent pas assez occupé par les services territoriaux.

Il est apparu un démembrement du service public, l'élu ne prenant plus les décisions. Ainsi pour chaque idée concernant la collectivité, le réflexe du citoyen est devenu la création d'une association, laquelle sert parfois d'ailleurs à assurer son propre emploi - ce qui, vous en conviendrez, est parfois déjà une réussite - mais la question du financement est alors devenue centrale. La logique est alors devenue celle du chantage auprès du maire, contraint d'accorder des subventions forcées compte tenu des emplois en jeu. Or, c'est au maire de décider de la politique sociale. En outre, cette mécanique a entraîné beaucoup de doublons au sein des associations, peu enclines à accepter une évaluation approfondie.

Dans un tel contexte, la suppression de la clause générale de compétence, accompagnée d'une classification des compétences pour la commune, permettrait de remettre de l'ordre tout en garantissant le maintien du monde associatif dont le rôle est essentiel.

Debut de section - PermalienPhoto de René Danesi

Nous sommes à la fin d'un cycle de la vie associative et la suppression de la clause générale de compétence ne fait qu'accélérer ce moment.

En Alsace, région riche en matière associative, s'est développée le réflexe de demander des subventions. Nous observons aujourd'hui, pour chaque association, jusqu'à huit co-financeurs publics ou parapublics. Chaque financeur ne contribuant généralement pas au-delà de 10 % du montant total, aucun ne s'interroge sur la justification de l'action ainsi subventionnée. Il me semble donc que, de ce point de vue, nous sommes arrivés à la fin d'un cycle comme je le disais : nous sommes désormais plus attentifs à l'utilisation de l'argent public.

Dans cette période de transition, dont nous devons être conscients, il convient de poser la question de l'identité de chaque association et de l'objectif recherché afin d'avoir la certitude du bon usage des deniers publics. Certaines associations n'ont aucune raison d'être et pourtant ont réussi à survivre pendant des années ! Dans quelles conditions peut-on aujourd'hui organiser une bonne transition ? Je ne suis pas certain qu'un quatrième champ de compétence partagée aide vraiment à répondre à cette question.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre Monier

Monsieur Joseau, vous avez évoqué l'hypothèse d'une compétence partagée pour la vie associative, avec la culture, le sport et le tourisme. Quelle est alors la différence avec la clause de compétence générale ? Dans ce cas, pourquoi ne pas la maintenir ?

J'ajoute que le bénévolat est un élément majeur du lien social en zone rurale. Or, il risque aujourd'hui d'être détruit. Vous avez tout à l'heure parlé de mono-financement, est-ce à dire qu'il reposerait uniquement sur les communes qui doivent déjà faire face à la baisse des dotations ?

Debut de section - Permalien
Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif

Je crains d'avoir peut-être été mal compris. J'évoquais le mono-financement dans un contexte de suppression de la clause de compétence générale : si elle disparaît alors cela deviendra inéluctable. Les maires pourront-ils alors renvoyer la question aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ? Je l'ignore. Il est toutefois certain que les conseils généraux et régionaux ne pourront plus juridiquement financer ces associations. Mais encore une fois je partage entièrement votre constat du danger en la matière.

Je rappelle que les EPCI ne disposent pas de la clause de compétence générale, puisqu'ils ne peuvent agir que dans le domaine des compétences qui leur ont été transférées. C'est pourquoi, si j'étais élu, je défendrais la clause de compétence générale. Le monde associatif a le choix entre deux scenarii : soit nous luttons pour le maintien de la clause de compétence générale - ce qui paraît extrêmement difficile, soit nous avons besoin d'un filet de sécurité car en l'absence de financement du niveau départemental ou régional, nous remettrons quinze ans à tout reconstruire pour le territoire. Les associations, isolées sur le territoire, seront alors moins efficaces.

Se pose souvent la question de l'alternative entre mutualisation et fusion-absorption. La première est bien plus intéressante car la seconde n'est pas toujours possible, la fusion des objectifs étant rarement envisageable. En outre, il s'agirait de fusionner non seulement les conseils d'administration mais aussi les équipes de bénévoles. Or la fusion risque de couper le monde associatif d'une partie des bénévoles, pourtant indispensables dans la mesure où ils font précisément toute la différence avec les autres types de structures pouvant intervenir.

Debut de section - Permalien
Christian Sautter, président de l'association France active

Les associations ont horreur du flou. Or, si la phase de transition est trop longue et floue, de nombreuses associations de terrain pourraient disparaître. La clarté s'impose donc. Vous avez évoqué, madame Blandin, le chiffre de 18 milliards d'euros, mais je ne connais pas cette évaluation.

Certaines associations ayant moins de financements publics s'orientent vers des modèles d'entreprises associatives. Il s'agit alors de vendre des prestations de services et d'ailleurs à France Active nous prêtons de l'argent pour ces projets. Je crois qu'il est très important de prendre conscience de la guerre de mouvement qui est en cours : les entreprises privées pénètrent aujourd'hui en force dans un domaine qui était uniquement associatif. En ayant développé le recours à la procédure des appels d'offres, les collectivités territoriales ont accentué ce mouvement. La réhabilitation de la subvention me semble donc extrêmement positive. Je rappelle également que les associations cherchent aussi à trouver des financements complémentaires auprès des usagers.

S'agissant de la compétence générale, l'important c'est qu'il y ait des chefs de file, que tout le monde ne fasse pas la même chose. Découper des territoires juridiquement étanches représenterait un recul.

M. Lozach a insisté sur un point très important, à savoir que l'innovation, qu'elle soit sociale, environnementale ou technologique - je pense en particulier au numérique - n'entre pas dans ces catégories très rigides. Mais, je le répète, la vie est désordonnée et les plantes ne poussent pas spontanément alignées. La vie est compliquée mais je la trouve pour ma part assez joyeuse.

Je répondrais à M. Leleux que l'important n'est pas de mettre de l'ordre mais de mettre en mouvement. Tout ne va pas venir de l'État ou des collectivités territoriales. La société civile est pleine d'initiatives, les jeunes en particulier : il faut chercher les champignons sous les feuilles mortes !

En revanche, je suis convaincu de l'importance que revêt l'évaluation des actions mises en oeuvre. Il faut développer la culture du résultat, en vérifiant la réalisation des engagements, qu'il s'agisse, par exemple, du nombre d'emplois créés, concerts réalisés ou personnes âgées aidées. Le souci de l'efficacité de l'action des associations est encore insuffisant. Il faut regarder concrètement le résultat des interventions trois ans plus tard.

Debut de section - PermalienPhoto de René Danesi

Si nous sommes arrivés à la fin d'un cycle de la vie associative, un autre commence, fondé sur une autre économie, une autre vie. Ne négligeons pas l'instinct de création, de force vitale : le droit c'est bien mais la vie c'est mieux !

Je souhaiterais préciser mes propos de tout à l'heure en indiquant que, selon moi, les conseils généraux ne sont pas empêchés d'aider les associations oeuvrant dans leur propre champ de compétences.

Debut de section - Permalien
Yann Joseau, représentant l'association Le Mouvement associatif

93 % des actions associatives subventionnées par les conseils généraux relèvent de leurs compétences et ce taux se situe à 85 % au niveau national. Le reste, ce qui n'est pas prévu par les textes et est ouvert la clause de compétence générale, c'est tout simplement « la vie ».

En réponse à Mme Blandin je dirais que nous devons prendre quelques distances vis-à-vis des extrapolations du collectif des associations citoyennes qui a sans doute légèrement forcé les choses, afin de frapper les esprits.

Mme Blandin a fait allusion au rapport de Mme Viviane Tchernonog que j'avais citée dans mon introduction. Selon moi, le fait notable est qu'à l'égard des associations, les collectivités tendent à remplacer les versements de subventions par des procédures d'appels d'offres.

Je pense, comme M. Lozach, que les discussions relatives à la compétence générale relèvent largement du symbole, les choses étant largement bordées d'un point de vue juridique. En ce domaine le monde associatif s'adaptera aux décisions prises et accompagnera le mouvement.

Cela dit, permettez-moi d'évoquer une initiative prise il y a quelques années par l'un des trois départements de la région Picardie qui, avec d'excellentes raisons, ont souhaité s'impliquer dans le service à la personne. Cette expérience a abouti à un échec dans la mesure où le dispositif mis en place s'adressait dans les faits à une population plutôt aisée. La souplesse et l'adaptabilité du réseau associatif reste nécessaire car, s'agissant du pré-lucratif, on ne peut que constater que les prévisions et espérances de M. Borloo ne se sont pas réalisées, notamment en termes d'emplois.

M. Leleux considère à juste titre que l'évaluation de l'action des associations est nécessaire. Les associations elles-mêmes souhaitent ces évaluations, à condition toutefois de ne pas confondre évaluation et contrôle.

À M. Danesi qui évoquait la fin d'un cycle pour les associations, M. Sautter a répondu que cette fin de cycle correspondait au début d'un autre cycle, car c'est toute l'histoire du mouvement associatif : nous passons notre temps à nous adapter et, si vous me le permettez, je dirais que la société a besoin de nous, les associatifs, comme elle a besoin de vous, les politiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Morin-Desailly

Je vous remercie, messieurs, pour cet intéressant débat, qui pourrait être utilement complété par quelques données chiffrées que vous pourriez nous adresser sur les difficultés rencontrées par les associations dans un contexte de restriction budgétaire et de diminution des subventions.

La commission demande à être saisie pour avis du projet de loi n° 636 (2013-2014) portant nouvelle organisation territoriale de la République, dont la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, est saisie au fond et désigne Mme Catherine Morin-Desailly rapporteure pour avis sur ce texte.

La commission désigne Mme Colette Mélot rapporteur du projet de loi n° 2319 (AN) portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne dans le domaine de la propriété littéraire et artistique et du patrimoine culturel (sous réserve de sa transmission par l'Assemblée nationale).

La réunion est levée à 11 h 30.

Présidence de Mme Catherine Morin-Desailly, présidente -

La réunion est ouverte à 16 h 30.