Intervention de Jean-Luc Prigent

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 juillet 2014 : 1ère réunion
Table ronde sur la jeunesse

Jean-Luc Prigent, directeur de cabinet de l'Agence Europe-éducation-formation France :

En effet. Jusqu'en 2014, la Commission européenne désignait pour la France un certain nombre d'agences chargées de mettre en oeuvre un programme appelé « Éducation et formation tout au long de la vie ». C'est le panorama des âges de la jeunesse que l'on évoquait tout à l'heure. À partir de 2014, et pour les sept années à venir, le programme s'est intitulé « Erasmus Plus » ; il intègre de nouvelles dimensions, comme la jeunesse. Désormais, le sport en est également partie prenante. On y retrouve toutes les compétences du citoyen que l'on recherche -formations qualifiantes, qualifications informelles- qui associées, constituent les qualités du citoyen actuel.

Jusqu'à présent, le programme était découpé en différentes dimensions avec, pour l'enseignement supérieur, le fameux « Erasmus » du film L'Auberge espagnole, « Leonardo » pour les apprentis, « Comenius » pour l'enseignement scolaire, et « Grundtvig » pour l'éducation des adultes.

Erasmus Plus les a désormais remplacés, permettant ainsi d'en revoir la dimension sectorielle. Dorénavant, nous travaillons transversalement, avec des mobilités individuelles, des mobilités de coopération et des soutiens aux politiques européennes.

L'agence nationale qui gère ces mobilités traite chaque année soixante-quinze mille départs de citoyens français qui partent en Europe et au-delà pour certains programmes de masters spécialisés ou doctorants, connus sous le vocable « Erasmus Mundus ».

Quel est le plus du programme Erasmus Plus ? Il s'agit tout d'abord de financements renforcés, de l'ordre de 40 % de budget supplémentaire. L'impact aura lieu dans deux ans. L'objectif est globalement de doubler les mobilités européennes, pour dépasser l'idée que celles-ci ne profitent qu'à un petit nombre de personnes -ce qui est vrai en soi. Elles restent néanmoins accessibles. Dans un contexte de crise, l'objectif est de mieux cerner les compétences et les formations que l'on développe pour aller vers l'emploi.

L'Agence affiche cinq objectifs vis-à-vis des jeunes. Il s'agit d'une part d'un programme intégrateur pour les publics les plus en difficulté ou les plus éloignés de la mobilité internationale ou européenne. Ce programme est également présent dans les territoires ; il s'appuie sur une mobilisation des acteurs, notamment des régions, qui financent ces mobilités, soit en complément de l'Europe, soit de façon isolée, selon des financements plus ou moins importants. Il s'agit aussi d'une dimension internationale renforcée. Ce sera notamment le cas pour l'enseignement supérieur, à partir de 2015.

L'objectif est aussi de préserver une image positive et un capital de sympathie fort auprès des citoyens. Un sondage réalisé récemment par TNS-Sofres valide notamment cette idée, plaçant Erasmus quasiment à l'échelon de l'euro et de la politique agricole commune (PAC), avec des investissements financiers évidemment bien moins importants que pour la PAC. Le programme Erasmus véhicule une image très positive auprès du citoyen. À nous d'y être attentifs et d'intégrer un maximum de jeunes à ces programmes, qui sont bien plus ouverts qu'auparavant, toute la jeunesse étant désormais concernée.

Enfin, ce programme est bien géré et promeut des projets de qualité. La gestion du programme constitue en effet notre coeur de métier : en quoi les aspects pédagogiques sont-ils pertinents ? En quoi les programmes sont-ils innovants ? En quoi impliquent-ils des acteurs intéressants ? En quoi un euro dépensé à l'échelon européen est-il plus performant qu'un euro dépensé à l'échelon national ?

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