Intervention de Jean-Luc Prigent

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 juillet 2014 : 1ère réunion
Table ronde sur la jeunesse

Jean-Luc Prigent, directeur de cabinet de l'Agence Europe-éducation-formation France :

Bien que j'aie surtout cité les régions dans mon introduction, les conseils généraux sont bien évidemment des acteurs de la mobilité. Je pense ici à l'opération menée avec le conseil général de la Gironde autour de la citoyenneté européenne, qui implique chaque année des écrivains européens qui viennent parler, dans un certain nombre de collèges participant à ce concours, de la façon dont ils vivent l'Europe.

Quant aux élus et à leur connexion avec l'Europe, certaines petites communes mènent à bien de formidables programmes. Sans eux, nombre de jeunes ne seraient certainement jamais sortis de leur département. Grâce à de telles initiatives, beaucoup peuvent partir en Europe et découvrir un autre monde, permettant peut-être de porter un regard différent sur les élites que vous avez évoquées. C'est la comparaison des modèles qui permet de remettre le sien en question de manière positive.

À l'issue des élections municipales, nous avons envoyé un courrier à cent quinze nouveaux élus de villes de plus de trente mille habitants, pour les inviter à donner une coloration européenne à leur mandat. Certains nous ont déjà sollicités à ce sujet.

Il y a quelques semaines, les élections européennes ont permis de renouveler le Parlement européen de façon démocratique ; l'élection du président de la Commission européenne permettra peut-être aux politiques de se rapprocher des citoyens. C'est un élément important. La France consulte-t-elle suffisamment les citoyens ? Ce n'est pas certain ! Lorsqu'ils s'expriment, ils le font parfois de façon assez radicale. Il faut donc se poser des questions sur la manière dont on aborde les usages démocratiques.

Concernant l'école et la défiance vis-à-vis des systèmes, il faut aujourd'hui travailler sur l'acquisition de compétences opérationnelles, plus que sur une transmission des savoirs. C'est de métiers qualifiés dont l'Europe a besoin, quel que soit le niveau de qualification. C'est sur ce sujet qu'il faut travailler : quelles compétences donne-t-on aux jeunes. Même s'ils sont bacheliers, ont-ils des compétences ?

Par ailleurs -et c'est une tendance positive- l'apprentissage revient désormais en force à tous les niveaux, même dans l'enseignement supérieur. C'est un élément qu'il faut s'employer à développer, en valorisant les parcours, et non pas en considérant qu'il existe deux univers cloisonnés, celui de la formation professionnelle d'un côté et, de l'autre, la voie royale de la formation générale.

S'agissant du guichet unique, les agences européennes concernées sont invitées à le mettre en place. C'est le cas en France. C'est également ce à quoi invite la Commission européenne, qui a relevé le manque d'investissement des élus dans les programmes européens, à travers toute l'Union.

C'est pourquoi on s'intéresse aujourd'hui aux décideurs. La Commission européenne l'a clairement indiqué : c'est l'implication des élus qui permettra d'avoir un effet prescriptif. La Commission insiste également sur le fait que les formateurs, quels que soient les disciplines, doivent être mobiles, se déplacer en l'Europe, et promouvoir ainsi une image positive de l'Europe vis-à-vis des jeunes.

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