Intervention de Jean-Benoît Dujol

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 juillet 2014 : 1ère réunion
Table ronde sur la jeunesse

Jean-Benoît Dujol, délégué interministériel à la jeunesse :

Faut-il un délégué interministériel à la jeunesse ? C'est une bonne question ! Ce n'est pas à moi d'y répondre. C'est une fonction jeune, créée en janvier 2014, que je n'occupe que depuis un mois. Je n'ai donc pas encore pu faire la preuve de son efficacité !

On l'a dit en commençant, il s'agit d'une politique totalement interministérielle. Je suis personnellement convaincu de l'utilité du délégué ou d'une personne en charge de ce sujet. La question du positionnement a été tranchée en janvier dernier. Je suis évidemment très heureux de travailler pour Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui porte haut les couleurs de ce ministère.

On a parfois brocardé le périmètre ministériel : il existe en fait une véritable cohérence entre la jeunesse, le sport, la ville, la vie associative et les femmes, ces sujets présentant beaucoup de points communs.

Le CIJ qui a été mis en place, permet, avec des correspondants dans chaque ministère, d'animer cette politique sur le plan administratif a, je crois, fait la preuve de sa relative efficacité pour faire vivre cette thématique.

S'agissant du service civique, de la montée en charge de ses moyens et du fait que le sujet revient à la surface de temps à autre, je ne vois pas les choses sous le même angle : j'ai été le premier directeur de l'Agence du service civique, en 2010. À l'époque, il n'y avait aucun volontaire ! Aujourd'hui, on en compte trente-cinq mille et l'objectif est de cent mille.

Même si je ne m'en occupe plus directement sur le plan opérationnel, j'ai pu mesurer les grandes avancées qui ont été accomplies. Un certain nombre de débats ont initialement perturbé la montée en charge du service civique -caractère volontaire ou obligatoire, rapport à l'emploi, type de compétences, etc. Comment aller chercher les jeunes qui en avaient le plus besoin ? On a tranché toutes ces questions et organisé une montée en charge irréversible -pour reprendre les propos de Martin Hirsch.

L'objectif des cent mille volontaires est de ce fait symbolique, et destiné à renverser la logique, afin d'installer totalement le service civique dans le paysage. L'idée est de fixer un seuil à cent mille personnes, soit environ 15 % d'une classe d'âge, afin que la question se pose systématiquement et que chaque jeune se positionne sur le fait de faire ou non son service civique.

Ceci a un coût et implique des moyens, dans un contexte budgétaire délicat. Le triennal qui est en train de s'esquisser est assez douloureux pour l'ensemble des ministères. Cela étant, les crédits du service civique sont relativement préservés. Ils vont progresser substantiellement ; la ministre a annoncé que 100 millions d'euros sur trois ans seraient consacrés à cette montée en charge. Le président de l'Agence du service civique, François Chérèque, a remis un rapport sur ces questions. Il réclame un triplement du budget, ce qui excède largement les 100 millions annoncés. Il faut donc faire appel au financement d'autres ministères, le service civique étant utile pour les jeunes, mais aussi pour les politiques publiques, les collectivités locales, les ministères. Cela permet aussi de participer à toute une série de missions qui ont une plus-value sociale.

Il conviendra par ailleurs de faire appel à des fonds privés. Ce matin, le Président de la République rend visite à l'association Mona Lisa, spécialisée dans l'action intergénérationnelle : c'est une action au service de la collectivité, que la montée en charge du service civique, à l'horizon 2017, va permettre de réaliser.

Pour conclure, on a souvent tendance à caractériser les jeunes par un défaut ou par un manque -pas de formation, pas de stage, pas d'emploi- ce qui donne d'eux une image quelque peu négative. Le service civique illustre une face un peu plus positive de la jeunesse, qui veut s'engager, qui veut donner, qui veut entreprendre. C'est aussi cela, la jeunesse de France !

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