Intervention de Évelyne Didier

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 3 décembre 2014 : 1ère réunion
Rapport public thématique relatif à la grande vitesse ferroviaire — Audition de Mm. François-Roger Cazala arnold migus paul-henri ravier et andré le mer conseillers maîtres à la cour des comptes

Photo de Évelyne DidierÉvelyne Didier :

Merci à la Cour des comptes pour la qualité de son travail. Ses rapports sont toujours considérés comme des coups-de-poing, tant ils sont précis, argumentés et approfondis. Nous avons besoin d'un tel regard, et je partage presque toutes les conclusions qui ont été énoncées.

Pour autant, je tiens à préciser qu'il est important de relativiser. Si nous n'étions pas dans la période de crise économique dans laquelle nous nous trouvons, nous serions peut-être moins sévères, et les dépenses nous sembleraient peut-être plus compatibles avec le niveau de nos finances.

Quant à savoir si le TGV peut donner un coup de fouet aux activités économiques, il faut se poser la question de savoir si un secteur du territoire a une chance de se développer avec succès sans grande infrastructure. Il faut inverser le raisonnement.

Étant lorraine, je suis également concernée par le TGV Est, dont nous avons bien évidemment apprécié l'arrivée. Celui-ci a changé notre rapport avec la capitale, et va par ailleurs vers le Luxembourg. Il s'agit d'une ligne qui fonctionne plutôt bien, où les retards sont peu fréquents, et généralement dus à des accidents. Peut-être certains secteurs fonctionnent-ils mieux que d'autres - mais les noeuds ferroviaires freinent sans doute parfois le trafic.

Bien évidemment, quand on a besoin de l'argent des territoires, il faut tenir compte de leurs demandes. C'est ce qui s'est passé dans l'Est. Peut-être y a-t-il plus de gares que prévu, mais, tout compte fait, est-ce si dramatique ? Le développement de territoires les moins peuplés n'est-il pas tout aussi important que celui des autres ?

Je termine par ce qui me semble être le plus important : quand on parle de la rentabilité, il faut tenir compte des péages de RFF. Les utilisateurs des routes ne paient pas les routes. Il y a là un certain déséquilibre ! Les routes sont payées par les citoyens et les collectivités, et sont d'un accès gratuit, ce qui n'est pas le cas des lignes de chemin de fer. Lorsqu'on compare les différents modes de transport, il faut intégrer le coût d'entretien des routes, même si, de fait, on n'a pas à les payer, afin que l'analyse soit équilibrée.

Certes, les transports routiers acquittent les péages sur autoroutes, mais ils empruntent essentiellement les routes nationales ou départementales, qui sont gratuites.

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