Intervention de Yannick Vaugrenard

Commission des affaires économiques — Réunion du 15 juillet 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Arnaud Montebourg ministre de l'économie du redressement productif et du numérique

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Je n'ai pas entendu la même chose que Jean-Claude Lenoir dans les propos du ministre - sans doute ne retient-on que ce qui nous fait plaisir à entendre...

Félicitations pour votre volontarisme et votre pragmatisme, monsieur le ministre ; ils sont indispensable dans la période que nous traversons.

Les décrets d'application de la loi sur l'artisanat, le commerce et les petites entreprises doivent être pris le plus vite possible. On parle beaucoup de nos grandes entreprises, et l'on a raison de le faire, mais notre tissu artisanal et commercial de proximité est fait d'entreprises non délocalisables qui ont aussi besoin d'être soutenues. Ce texte a de plus fait l'objet d'un consens large.

La France souffre, par comparaison avec ses voisins, des blocages de son dialogue social. Si cela continue, notre économie et nos emplois en pâtiront. Seules six branches sur quarante ont commencé à négocier les contreparties au crédit d'impôt compétitivité emploi. Il y a là un grave problème de confiance, qui mine notre potentiel de croissance. Comment ne pas réagir face à des partenaires sociaux qui augmentent leur propre rémunération de 29 % et réclament simultanément une baisse du Smic ? Comment progresser vers un système gagnant-gagnant, et empêcher les entreprises qui jouent le jeu de se sentir dupées ?

Les études que vous avez citées sur l'attractivité de notre pays sont intéressantes ; 34 % des investisseurs envisagent de s'implanter en France, contre 27 % en Allemagne et au Royaume-Uni : c'est significatif et cela va contre le pessimisme ambiant.

Un mot sur le rôle de la puissance publique dans la maîtrise du capital de nos grandes entreprises. La construction navale en est un autre exemple : les chantiers STX sont à vendre ; dans l'hypothèse d'un rachat par un concurrent européen, leur disparition est à craindre. Comment voyez-vous évoluer ce dossier ? Y a-t-il un repreneur ne cherchant pas à tuer l'entreprise ? À Saint-Nazaire, la construction d'un ferry d'un type nouveau, à gaz, est également menacée, faute de financements. Agissons vite, sans quoi le potentiel d'innovation et de recherche de cette entreprise de mon département nous échappera.

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