S'agissant de la recherche clinique, il me semble primordial d'assurer son indépendance, via un financement public. Bien sûr, l'état actuel des finances publiques ne permet pas d'investir dans tous les domaines ; il faut donc définir des secteurs stratégiques, sur lesquels porter les efforts.
Sur l'attractivité du métier du chercheur, l'un des leviers est la construction de partenariats entre d'un côté l'agence, de l'autre, les universités et les centres de recherche. Là encore, l'investissement public a un rôle important à jouer.
Personnellement, je ne trouve pas qu'il y ait un maquis d'agences. Les trois structures intervenant dans le champ de la sécurité sanitaire, la HAS, l'InVS et l'ANSM, représentent trois pôles d'expertise distincts, bien qu'étroitement liés. Le système d'ensemble, tel que conçu par la loi de 1998, me semble donc clair et efficace. En revanche, il est vrai que la question des frontières de compétences se pose et mérite d'être travaillée, notamment s'agissant de la santé au travail.
Les ARS sont, en effet, un lieu stratégique pour la coordination des alertes mais qui n'est pas encore abouti. Il existe aujourd'hui, à leur niveau, une plate-forme de signalement, à laquelle participent les cellules régionales de l'InVS. Celle-ci pourrait utilement devenir multirisque, en veillant toutefois à ce que les compétences de chacun des acteurs ne soient pas fagocitées.
Concernant l'Union européenne, la seule arme dont nous disposons pour garantir notre indépendance est la prescription, qui relève encore des autorités nationales.
Je ne connais pas suffisamment le sujet des laboratoires pharmaceutiques pour faire une analyse de leur poids économique mondial. En revanche, je m'inquiète du phénomène des fausses innovations portant sur les médicaments. Nous manquons certainement d'une autorité de régulation des innovations à l'échelle européenne ou internationale.