Cette réunion est très utile parce que nous manquons d'expérience pour traiter le problème de la déflation, inconnue en France depuis le gouvernement Laval.
Les derniers mois ont été marqués par un fort ralentissement de l'inflation dans la zone euro, plus ou moins prononcé selon les États. Cet environnement désinflationniste résulte pour une part de l'évolution du taux de change de l'euro, qui s'est apprécié de près de 4 % en 2013, après une augmentation de plus de 5 % en 2012, favorisant la baisse des prix des produits importés, en particulier de celui des matières premières. Le ralentissement de l'inflation résulte aussi de la faible progression des coûts unitaires du travail et des marges des entreprises, dans un contexte de croissance peu dynamique, en particulier dans les pays de la périphérie de la zone euro, et de consolidation des finances publiques.
L'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) est de maintenir le taux d'inflation à un niveau inférieur mais proche de 2 %. Notre souci est d'éviter que ce phénomène de désinflation ne se transforme peu à peu en déflation.
La déflation constitue un danger considérable pour l'économie, parce qu'elle peut provoquer ou accentuer une récession, mais aussi parce qu'elle laisse souvent les banques centrales désarmées, comme l'a montré l'exemple japonais, et rend inefficace le recours aux politiques monétaires conventionnelles. De nouvelles modalités d'intervention des banques centrales doivent donc être trouvées.
Quels sont les principaux facteurs du phénomène de désinflation que nous connaissons actuellement ? Le risque de déflation dans la zone euro est-il élevé ? Quels outils peuvent-ils être mobilisés afin de réduire ce risque et de quels dangers s'accompagne-t-il ?
Ces interrogations constitueront les lignes directrices de nos échanges avec nos invités, que je remercie de leur présence.