Nous avons mené une étude sur les dettes publiques en Europe pour le compte de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Les observations historiques montrent qu'il est impossible, en cas de dégradation des déficits et de choc provoquant une hausse de la dette publique - comme une guerre ou une crise financière -, de consolider les finances publiques par la seule politique budgétaire. Il faut que le taux de croissance soit supérieur au taux d'intérêt réel payé sur la dette, ce qui implique une coopération entre les politiques monétaire, budgétaire et économique.
En Suède après la crise immobilière des années 1990, le système financier était à plat. La Suède a surmonté cette crise par une forte dépréciation du change - permettant une hausse de la demande extérieure -, une restructuration considérable du secteur public, grâce à un accord politique transpartisan, en diminuant les transferts mais en augmentant massivement les dépenses d'éducation et de recherche, afin de converger avec la frontière technologique. Les banques ont été temporairement nationalisées, et leurs dettes ont été regroupées dans des structures de défaisance. Grâce à cette politique coordonnée, en cinq ans, le pays a été redressé.