Le projet de loi qui nous est soumis est un symbole fort car le premier texte international examiné sous la nouvelle législature a été signé par le précédent Président de la République. Cette continuité est un signal positif.
Nous sommes nombreux à avoir eu, depuis longtemps déjà, l'intuition que la l'approche militaire ne résoudrait pas à tous les problèmes. Le traité va dans le bon sens, même si nous partageons vos nombreuses incertitudes. Nous serons vigilants, d'abord sur le volet financier, car 308 millions d'euros sur cinq ans nous semblent un défi budgétaire difficile à relever. Sur le plan des principes, quelle cohérence avec notre priorité de flécher l'aide au développement sur les pays les plus pauvres, alors qu'on ne consacre que 10 millions d'euros par an au Mali, par exemple ?
Nous considérons que les Français ont avalisé le nouveau calendrier du retrait proposé par le Président de la République, mais cette accélération a-t-elle bien pris en compte l'accent mis sur la coopération civile ? Comment les forces qui vont rester sur place assureront-elles la sécurité de nos experts ?
Enfin, quelle sera l'efficacité de cette aide, dans un Etat pris à la gorge par la corruption, où le trafic de drogue représente des dizaines de milliards d'euros, où les libertés publiques sont malmenées, comme encore tout récemment avec l'exécution sommaire d'une femme soupçonnée d'adultère ?
Nous entrons donc dans ce traité avec espoir mais aussi avec vigilance sur les conditions de sa mise en oeuvre. La Cour des comptes vient de critiquer le saupoudrage de notre aide au développement. Il faudra veiller aussi à la cohérence de nos interventions.
Merci pour la tonalité de votre rapport ; ce premier texte international de la législature devrait faire consensus.