Il y a les préoccupations et les angoisses de nos compatriotes auxquelles nous devons être en permanence attentifs. J’y suis, pour ma part, profondément sensible. Notre pays est aujourd’hui perturbé par les mauvaises nouvelles de la conjoncture. Soyons plus encore aux côtés de nos concitoyens !
Il y a les mouvements du monde qui nous rappellent qu’aucune situation n’est jamais acquise. II y a l’ébranlement financier et social des économies qui menace notre croissance et aussi – ne l’oublions jamais – la question du développement des pays les plus pauvres. Il y a des interrogations radicales sur la viabilité d’un système financier qui tend à ne se réguler que par la crise en menaçant les équilibres de l’économie réelle. Il nous faudra contribuer à y répondre en nous appuyant sur ce qui fait notre spécificité : la profondeur du regard politique que nous permet notre rapport particulier au temps.
Il y a la mondialisation qui ouvre, mais aussi qui nivelle et qui fait peur. Il y a, par contrecoup, la résurgence de crispations identitaires. Il y a l’ombre de l’obscurantisme et du terrorisme.
Le temps qui s’ouvre à nous me paraît être celui des défis ; il est aussi celui de l’action.
Je ferai tout pour qu’ensemble, dans le respect de nos différences et de nos engagements, nous y participions. La crise d’aujourd’hui nous impose des devoirs et nous offre peut-être des occasions favorables.
Je ferai tout pour que cette action collective et diversifiée, dans laquelle chacun d’entre nous a sa place à tenir, honore notre assemblée et contribue à son renouveau.
Je ferai tout pour que, dans trois ans, les Françaises et les Français sachent vraiment à quoi sert le Sénat ! §
Je ferai tout pour qu’ensemble, sur toutes les travées de cet hémicycle, nous soyons tous heureux et fiers de notre action commune.
Car, au total, c’est vous tous que je veux remercier – quel qu’ait été votre choix – de la confiance dont vous venez de m’honorer collectivement. Je serai le président des trois cent quarante-trois, le président du Sénat, le président des sénatrices et des sénateurs, de tous les sénateurs ! Mes chers collègues, je vous remercie de l’honneur quasi suprême que vous m’avez fait en m’élisant à la présidence de notre assemblée !