Intervention de Yves Coquelle

Réunion du 28 octobre 2004 à 10h00
Cohésion sociale — Article 1er

Photo de Yves CoquelleYves Coquelle :

Grâce à l'abrogation de la loi de notre collègue Robert Hue sur le contrôle des fonds publics versés aux entreprises, grâce au démantèlement de la loi de modernisation sociale, le patronat a les mains libres. Avec la mondialisation capitaliste, il y va de bon coeur, sans retenue, sans pudeur, sans scrupule, pour délocaliser, licencier et jeter à la rue des milliers de salariés !

Au coeur de tout ce système, se trouve la recherche de la rentabilité capitaliste maximale, et peu importe le devenir des salariés d'une région, voire d'un pays.

Le département du Pas-de-Calais compte à ce jour, pour l'année 2004, pas moins de trente-trois entreprises qui, le plus souvent par le biais de délocalisations, ont supprimé près de 6 000 emplois. Mes chers collègues, c'est plus de sept fois Metaleurop pour la seule année 2004, avant même que celle-ci soit achevée !

En 2003, 4 000 emplois ont déjà été supprimés, ce qui fait un total de 10 000 suppression d'emplois en deux ans, dans un département déjà gravement touché par la misère, avec des taux de chômage deux fois plus élevés que la moyenne nationale. Cela est intolérable. Jusqu'où va-t-on aller ? Et l'on parle maintenant, à mots couverts, d'un plan social à Eurotunnel !

Le Pas-de-Calais n'est malheureusement pas un cas isolé, car bon nombre de départements français subissent le même sort.

A lire et relire ce projet de loi, je constate que, derrière les belles phrases et les beaux discours, le Gouvernement poursuit son oeuvre dévastatrice sur le plan social, flexibilisant et précarisant l'emploi, condamnant ainsi des milliers de salariés à une insécurité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Car il s'agit bien de généraliser la précarisation de l'emploi, de remettre en cause les CDI et les droits dont bénéficient les salariés.

La précarisation de l'emploi à très grande échelle est en marche.

Vous prévoyez de casser l'ensemble du système de protection des salariés et les conventions collectives qui régissent les rapports entre employeurs et employés.

Dans le même temps, rien n'est fait pour décourager les entreprises françaises de délocaliser dans les pays où les coûts de la main d'oeuvre sont scandaleusement bas.

Récemment, la cristallerie d'Arques, toujours dans le Pas-de-Calais, vient d'annoncer la suppression de 2 700 emplois !

Voilà un an, grand tapage avait été fait parce que des techniciens de cette verrerie s'étaient rendus en Chine pour, prétendument, développer leur technologie. En fait, il s'agissait plus sournoisement de préparer la délocalisation d'une importante partie de l'entreprise.

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