La commission a émis un avis défavorable sur cet amendement, qui, néanmoins, a le mérite, madame la ministre, de soulever une nouvelle fois les contradictions entourant la suspension de l’écotaxe.
Cette taxe a été abandonnée par décision du Gouvernement. Le contrat signé avec Écomouv’ a été résilié, ce qui prive l’État du dispositif technique de collecte de la taxe. Or cette décision aurait dû être validée par le Parlement ; les articles du code des douanes relatifs à cette taxe existent toujours.
Comme l’a rappelé opportunément notre collègue Ronan Dantec, le Président de la République a évoqué publiquement une mise en œuvre expérimentale. Dans ce contexte, je doute que l’amendement trouve une traduction concrète dans les faits : comment pourrait-on percevoir une taxe additionnelle si l’écotaxe elle-même n’existe plus ?
Madame la ministre, je saisis la perche que nous tend l’auteur de cet amendement pour demander au Gouvernement de clarifier cette situation. Les uns et les autres, nous évoquons ce sujet sans bien savoir quel sera l’avenir.
Monsieur Dantec, vous avez rappelé que les régions ne disposent pas aujourd’hui de ressources propres. Je ne suis pas certain que la loi relative à la transition énergétique soit le véhicule législatif approprié pour fixer à la fois le périmètre et leur offrir les compétences et les ressources y afférant. Ce pourrait être la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite « loi NOTRe ».
Enfin, si une nouvelle taxe supplémentaire devait être instaurée dans les régions, il faudrait l’appliquer à enveloppe constante, ce qui exigerait un transfert en direction de la fiscalité carbone.
Si nous voulons effectivement avancer dans la transition énergétique, nous devrons prendre ce genre de décisions. Toutefois, nous ne sommes pas obligés d’agir de but en blanc, comme un bulldozer. Nous pouvons donner des signaux progressivement pour faire évoluer la situation et par l’intermédiaire d’une contribution carbone, à l’instar de celle de la Suède qui a d’ailleurs produit de bons résultats, nous serons capables, en quelques années, de faire bouger les lignes.
En conclusion, nous sommes totalement défavorables à la création d’une taxe supplémentaire qui s’ajouterait à d’autres taxes. Dotons-nous d’une fiscalité carbone, mais cessons d’instaurer de nouvelles taxes !