Cet article vise à ouvrir aux collectivités et à l’État la possibilité de mettre en place une démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire au sein des services de restauration collective dont ils assurent la gestion.
Il faut dire que la lutte contre le gaspillage alimentaire est plus que nécessaire. Une enquête de 2011 de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a montré que chaque grande surface produit 200 tonnes de déchets par an et qu’un Français jette, en moyenne, vingt kilogrammes de nourriture, dont sept de produits non consommés.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, a mené des études montrant que, à l’échelle mondiale, 43 % seulement des produits cultivés dans un but alimentaire seraient directement consommés par les humains. Ainsi, le pourcentage de nourriture perdue a été multiplié par deux depuis 1974.
Pourtant, la hausse des prix, les difficultés de la vie et bien d’autres raisons ont mené 3, 2 millions de nos concitoyens à frapper à la porte des associations caritatives pour subvenir à leurs besoins.
De nombreuses collectivités qui gèrent des prestations de restauration collective travaillent pour améliorer leurs services, notamment en termes d’éducation, de formation des personnels. Toutefois, il ne faudrait pas que la mise en place de cette lutte contre le gaspillage alimentaire vienne aggraver encore leur situation financière. Les dotations aux collectivités diminuent chaque année, alors que ces dernières doivent remplir de plus en plus de missions de proximité.
La restauration collective en est une, et nous connaissons tous les efforts fournis par de nombreuses collectivités pour garantir des repas de qualité, fabriqués localement.
L’objectif de cet article est tout à fait louable, et l’on ne peut que souhaiter voir réduire au minimum le gaspillage alimentaire. Ma collègue Evelyne Didier a d’ailleurs déposé un amendement en ce sens, portant sur les dates limites d’utilisation optimale. J’ajoute qu’il serait opportun de nous interroger sur la valorisation des invendus alimentaires encore consommables. Il existe une marge de progression énorme en la matière.
Voilà une source éventuelle de coopération porteuse d’espoir, pour les associations caritatives actives dans la collecte des denrées comme pour les collectivités. Il convient d’instaurer une démarche responsable, partagée et surtout sans coût supplémentaire pour les finances locales.