Nous n’approuvons pas l’amendement de notre collègue Cambon.
Vous nous dites vouloir revenir sur une erreur de la loi Brottes, celle-ci pouvant éventuellement susciter des comportements frauduleux. Avez-vous des statistiques fiables ? À ce jour, d’après nos recherches, il n’y en a pas !
De même, il n’y a pas eu d’explosion des factures d’eau impayées. Cela signifie que nos concitoyens sont honnêtes et nous pensons, sans être naïfs, qu’il faut faire confiance aux gens.
Vous nous dites qu’il y a actuellement moins de 1 % d’impayés en France et que, au Royaume-Uni, à la suite d’une décision du même ordre, il y a eu augmentation des retards de paiement. Mais, là encore, nous ne disposons pas de chiffres fiables !
Votre amendement est simplement fondé sur une défiance envers nos concitoyens qui ne saurait être justifiée. Faut-il vraiment couper l’eau à une famille qui ne paierait pas sa facture ? Il ne s’agit pas de verser dans l’angélisme, mais ne croyez-vous pas que, en l’espèce, la répression n’est pas la bonne réponse ?
Votre amendement s’appuie sur un présupposé que nous ne partageons pas. Nous préférons, pour notre part, faire confiance à nos concitoyens.
Enfin, nous pensons que l’eau, tout comme l’électricité, est un bien essentiel. La loi Brottes, sur ce point, constitue une véritable avancée. Pourquoi vouloir revenir sur une disposition de bon sens, sachant qu’il est possible de réduire le débit de l’eau et que, par conséquent, rares seront les ménages fraudeurs ?
L’adoption de cet amendement serait synonyme d’un grave recul social, particulièrement déplorable dans le contexte de chômage de masse et de précarité galopante que connaît notre pays. Notre modèle social va-t-il voler en éclat ? C’est la question que je me pose !